Benoît Hamon s’est durement attaqué aux personnalités de la gauche qui ont récemment rallié Macron. Invité sur le plateau de France 2, il a parlé d’un « couteau dans le dos »
Benoît Hamon n’apprécie guère le ralliement des personnalités de gauche au camp Macron et le fait savoir. Parlant de cette situation qui mine sa campagne, le candidat du Parti Socialiste pour le présidentielle ne cache pas sa déception et parle d’un « coup de couteau dans le dos ».
« Depuis quelques semaines, s’organisent des ralliements à Emmanuel Macron qui consistent à me planter un couteau dans le dos. On m’annoncerait même la semaine prochaine une mise à mort avec le ralliement de Manuel Valls à la candidature d’Emmanuel Macron », dit-il.
« Ma candidature porte justement un projet qui tourne la page »
Il poursuit : « c’est d’oublier une chose : ce ne sont pas eux qui m’ont donné vie. C’est d’abord un vote populaire, celui de 2 000 000 d’électeurs au primaire qui ont décidé de faire confiance dans le projet politique qui est le mien ». Il se dit être un combattant. « Moi, je suis un combattant. Je ne me suis pas préparé à ce qui allait être une course tranquille », martèle-t-il.
« J’étais à peu près convaincu que celles et ceux qui ont gouverné depuis très longtemps, de droite comme de gauche, tous ces vieux caciques qui se réunissent autour d’un seul et unique candidat, celui qui leur permettrait de gouverner encore 5 ans de plus, que cela ferait obstacle à ma candidature parce qu’elle porte justement un projet qui tourne la page », souligne-t-il.
Les déclarations de Benoît Hamon interviennent au moment où Manuel Valls, qui avait pourtant promis de soutenir le vainqueur au primaire de gauche, s’apprête à rejoindre le camp Macron. Des rumeurs qui ont été confirmées par la chaîne BFMTV qui précise que l’ex premier ministre a déjà réuni ses troupes à la mi-mars.
« Le PS dans l’embarras »
La candidature de Macron divise profondément le PS dont les ténors ont tous annoncé qu’ils voteront Macron. Le 8 mars dernier, Bertrand Delanöe, ex maire de Paris, avait annoncé qu’il voterait Macron. Cette semaine, Bertrand Poignant, proche conseiller de Hollande avait quitté son poste à l’Elysée pour soutenir le candidat d’En Marche ! 24 heures plus tard, il a été suivi par Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, dont le ralliement à Macron, confirmé, avait été annoncé il y a plusieurs semaines.
Au moment où des voix se lèvent dans la gauche pour une fusion Hamon-Mélenchon, c’est la confusion qui règne. Le candidat du PS risque de se retrouver seul face à des rivaux de taille. Hamon tiendra-t-il le coup ? Nous en saurons un peu plus dans les jours, voire les heures qui viennent.