La police espagnole a pris d’assaut de nombreux bureaux de vote ce dimanche 1 octobre pour empêcher la tenue du référendum d’autodétermination de la Catalogne. De violents heurts ont opposé forces de l’ordre à la population civile ce dimanche. A Madrid, on crie victoire affirmant avoir fait échouer un « référendum illégal »
Aucune surprise. Le monde entier s’attendait à un référendum très tendu en Catalogne et c’est exactement ce qui se passe ce 1 octobre, date officielle du référendum d’autodétermination de la communauté espagnole qui, depuis plusieurs décennies, n’a jamais lésiné sur les moyens pour obtenir son indépendance de Madrid.
En effet, depuis plus de dix jours, un important déploiement de forces policières a été menée à Barcelone par le gouvernement central de Madrid pour empêcher à tout prix la tenue de ce référendum qui, selon les autorités politiques espagnoles, est « illégale » et ne respecte pas l’article 155 de la Constitution espagnole.
« Le président catalan n’a pas pu voter dans son bureau de vote »
Ce dimanche, quelque 12 000 policiers ont pris d’assaut de nombreux bureaux de vote en Catalogne, dont celui de Sant Julia de Ramis (à Girona) où le président catalan, Carles Puigdemont, devait voter à 9H30. D’après le média catalan, LaVanguardia, la police a encerclé le lieu de vote après avoir délogé les militants qui tentaient de protéger le lieu afin de permettre aux habitants de voter.
Cela n’a pas empêché que le chef du gouvernement catalan dépose son bulletin dans les urnes. En effet, Puigdemont a finalement voté à Cornella de Terri peu avant 10H00. Toujours selon LaVanguardia, les forces de l’ordre ont tenté de retirer les urnes qui ne se trouvaient plus dans le bureau de vote de Sant Julia de Ramis. A l’intérieur du bâtiment, se trouvaient le photographe officiel du gouvernement catalan et les gardes du corps. Ces derniers attendaient l’arrivée du président catalan.
« Le gouvernement espagnol crie victoire »
A Barcelone, la tension est montée d’un cran entre police et population civile. Face à ces violences, Madrid pointe du doigt la responsabilité des Mossos d’Esquadra (police catalane). Dans un twitte publié ce dimanche, le Ministère espagnol de l’Intérieur écrit : « la Police et la Garde Civile a obéi aux ordres du juge et ont commencé à retirer le matériel électoral d’un référendum illégal ».
A Madrid, le gouvernement de Mariano Rajoy crie victoire et dit avoir réussi à faire échouer le référendum catalan. C’est en tout cas l’avis d’Inigo Méndez de Vigo, porte-parole du gouvernement espagnol. Face à la presse, le porte-parole du gouvernement a parlé d’ « une honte électorale ».