Le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé ce lundi 26 février 2018, deux mesures sur la réforme de la SNCF : la fin du statut des cheminots et le recours aux ordonnances. Deux mesures qui ont suscité un tollé dans la classe politique française
Le bras de fer est lancé entre Emmanuel Macron et les cheminots sur la réforme de la SNCF. En effet, le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé ce lundi, en marge d’une conférence de presse, de nombreuses mesures pour pallier la crise qui secoue la SNCF. Parmi elles : la fin du statut de cheminot et le recours aux ordonnances.
« Le nouveau pacte ferroviaire pose la question du statut des cheminots. Les cheminots qui travaillent déjà à la SNCF ont passé un contrat moral avec l’entreprise nationale qui leur assure notamment un déroulé de carrière et une garantie de l’emploi. La réforme ne remettra pas en cause ce contrat moral », a déclaré Edouard Philippe.
« Il n’y aura plus de recrutement au statut »
Et d’ajouter : « le statut à la SNCF est cependant particulièrement rigide. Or, le monde change. La SNCF doit changer aussi. Face à ses concurrents, la SNCF ne peut rester la seule à recruter au statut. Donc, aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s’engager dans la SNCF, nous disons qu’ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du travail. A l’avenir, à une date qui sera soumise à une concertation, il n’y aura plus de recrutement au statut ».
Face à la presse, le premier ministre a annoncé que la réforme sera « concertée avec l’ensemble des partenaires concernés ». Toutefois, l’Exécutif entend faire recours aux ordonnances. « Nous voulons aller vite sans escamoter pour autant la concertation ou le débat parlementaire qui sont nécessaires et légitimes ».
« Le recours aux ordonnances permettra de mener une large concertation »
Il ajoute : « c’est pourquoi, à la mi-mars, nous déposerons un projet de loi d’habilitation au parlement. Le recours aux ordonnances permettra de mener une large concertation. Les ordonnances travail ont prouvé que cette méthode ne confisquait aucunement le débat. Bien au contraire, sauf à considérer que 300 heures de concertation et une centaine de réunions n’auraient pas laissé assez de temps à l’expression des opinions contradictoires ».
Face à la presse, Edouard Philippe menace. « Si certains tentent de confisquer le débat ferroviaire pour le pervertir en un débat idéologique déconnecté des besoins des mobilités des Français, alors le gouvernement prendra ses responsabilités, a-t-il prévenu devant les journalistes.
« Un tollé sur les réseaux sociaux »
La décision de mettre fin au recrutement au statut a immédiatement suscité un vif tollé sur les réseaux sociaux. La France insoumise ne décolère pas. « La totale : Edouard Philippe va casser le statut des cheminots, privatiser la SNCF, quoi qu’il dise, le tout par ordonnances. C’est la casse du service public du train. Cela mérite une bataille du rail : mobilisation », a twitté Eric Coquerel ce lundi.
Luc Carvnounas du Parti Socialiste accuse l’Etat de s’attaquer aux acquis par les ordonnances. « Une nouvelle fois, le gouvernement veut s’attaquer à nos acquis par la méthode des ordonnances qui abaisse le parlement et le dialogue social dans notre pays. J’appelle le parti socialiste à soutenir les syndicats le 22 mars prochain », a-t-il écrit sur Twitter.