A moins d’un an d’une élection présidentielle qui pourrait tout changer, Emmanuel Macron accélère la cadence et veut, à tout prix, que la réforme des retraites, projet fondamental de son quinquennat, puisse passer. Rangé dans les tiroirs depuis mars 2020 en raison de la crise sanitaire, le projet est plus d’actualité que jamais. Et dans l’entourage du président, une communication bien rodée est mise en place pour préparer psychologiquement les Français à faire face à sa résurrection.
Ainsi, dans un sondage publié par le JDD il y a trois jours, l’on y apprend que 53% des Français y sont favorables. Mais, ce n’est pas tout. Ces derniers jours, des personnalités de premier plan et proches de Macron ne se gênent plus d’assurer la promotion d’une réforme très décriée auprès des Français.
Le premier à avoir ouvert le bal n’est autre que François Bayrou, chef de file du MoDem et fidèle allié du chef de l’Etat. En effet, dans un entretien accordé à BFMTV ce 5 juin, son avis sur la question est sans ambages. « La réforme des retraites est inéluctable. Elle sera au cœur de la campagne présidentielle », soutient-il.
Les propos de Bayrou n’avaient pas suscité un vif tollé chez la population française qui est très concentrée sur les mesures sanitaires annoncées par le gouvernement en ce début de déconfinement. Cependant, ce dimanche, c’est un autre poids lourd de la Macronie qui a brisé son silence. Il s’agit d’Edouard Philippe, ex Premier ministre de Macron.
Lors de la dédicace de son nouveau livre, le maire du Havre et ex chef du gouvernement a clairement prévenu les Français. « Il faut travailler progressivement plus longtemps. Ce n’est pas forcément très agréable à entendre. (…) Oui, on devra prendre des mesures qui seront peut-être impopulaires », lâche-t-il.
Sur l’épineuse question de la réforme qui a très fortement divisé l’opinion politique, si Emmanuel Macron maintient le flou total, ce n’est point le cas de Bruno Le Maire, actuel ministre des Finances, qui assume totalement sur JDD que la réforme des retraite reste une « priorité » pour la France.
Les choses sont donc claires et nettes. A un an d’une présidentielle qui tient en haleine toute la France et qui pourrait voir Marine Le Pen au pouvoir, Emmanuel Macron ne veut céder à rien, malgré l’impopularité de la réforme qui a été très largement décriée. Les Français sont prévenus : la réforme passera par A ou par B.