D’après Le Monde, Mark MacGann, ex lobbyiste en chef d’Uber en Europe, a pris part à la campagne de Macron en 2017 en tant que récolteur de fonds à Paris et dans la Silicon Valley
Une nouvelle révélation qui risque de faire mal à Macron. Alors que le scandale « UberFiles » vient de provoquer l’immense colère de l’opposition, le journal Le Monde qui en sait beaucoup sur cette affaire vient de faire une révélation de taille concernant les relations très étroites qui lient Emmanuel Macron et Mark McGann, ex lobbyiste en chef d’Uber en Europe.
En effet, à en croire le média français, McGann a participé à la campagne présidentielle de Macron en 2017. D’après les informations obtenues par Le Monde, Mark MacGann a contacté Macron en 2016 en marge du sommet de Davos pour lui demander s’il avait besoin d’aide pour lancer sa campagne présidentielle.
« Lorsqu’il propose à Emmanuel Macron de l’aider pour sa campagne, Mark MacGann n’est plus salarié à temps plein d’Uber. Il a quitté l’entreprise, dans des conditions qui deviendront par la suite conflictuelles, en raison de désaccords sur les conditions financières de son départ. Mais il demeure ‘conseiller senior du conseil d’administration’ d’Uber, jusqu’en août », explique Le Monde.
Et de poursuivre : « malgré ce possible conflit d’intérêts, Emmanuel Macron accepte l’offre de services, et redirige M. MacGann vers les principaux responsables du projet, encore confidentiel, de création de La République en marche. Celui qui était encore, quelques semaines plus tôt, le lobbyiste rémunéré d’une entreprise controversée et installée au cœur de l’actualité, devient ainsi un militant du futur parti présidentiel ».
Les informations obtenues par Le Monde ne laissent aucun doute que l’ex lobbyiste d’Uber a bien pris part la campagne de Macron. « Au cours des mois suivants, M. MacGann participera à la campagne d’Emmanuel Macron, notamment en organisant des dîners destinés à récolter des fonds, à Paris comme dans la Silicon Valley. Les invités de ces rencontres, entrepreneurs et investisseurs de la tech qui figurent dans son carnet d’adresses, sont incités à contribuer à la campagne de M. Macron à la hauteur du plafond légal, 7 500 euros par an – et peuvent se montrer réceptifs à certaines mesures fiscales du programme d’Emmanuel Macron, comme la suppression de l’ISF », révèle la source.
Le Monde ne s’arrêtera pas là. D’après le média français, 3 mois avant le 1er Tour de la présidentielle, Mark MacGann a mis en contact l’équipe de campagne de Macron avec un certain Jim Messina, ex conseiller de Barack Obama qui a monté sa société de consulting. Le média français révèle que Messina a d’ailleurs rencontré Ismaël Emelien, un des proches conseillers de l’actuel président.
Que s’est-il passé à la suite de cette rencontre? A cette question, Le Monde a la réponse : « (…) Rendez-vous est pris avec Ismaël Emelien, l’un des plus proches conseillers d’Emmanuel Macron à la suite duquel Jim Messina envoie une proposition chiffrée : pour 50 000 dollars par mois, hors frais, il propose de mettre l’expérience de son équipe ‘sur les réseaux sociaux et dans l’organisation de campagne’ au service d’Emmanuel Macron. M. Emelien décline, poliment mais laconiquement, la proposition, ‘qui dépasse de loin notre budget' ».
Le Monde poursuit : « M. Messina reviendra ensuite à la charge, proposant ses services… gratuitement. L’offre essuiera un nouveau refus. Les documents des ‘Uber Files’ ne précisent pas pourquoi, mais une rapide lecture du devis envoyé par le Messina Group à la campagne d’Emmanuel Macron permet de supposer les raisons de ce désintérêt. Sur trois pages à peine, le document propose un copier-coller de la stratégie d’Obama en 2008 sur les réseaux sociaux, qui n’a, neuf ans plus tard, plus rien d’innovant. La quasi-totalité des outils que M. Messina se propose de mettre en place sont soit inapplicables au système électoral français, soit déjà largement utilisés par En marche ! ».