Des comptes de campagne passés au peigne-fin. Un an après la présidentielle 2022, Eric Zemmour, qui n’a obtenu que 7% des voix, est, une nouvelle fois, sur la sellette après la publication de ses comptes de campagne auxquels plusieurs médias, dont Le Monde, ont eu accès.
Mais, que révèlent ces comptes? Une question très pertinente à laquelle Lecourrier-du-soir.com tente de répondre. En effet, dans un article publié ce 19 avril, le journal Le Monde nous explique en détails les sommes colossales que la campagne de Zemmour a dépensées pour arracher le pouvoir à Emmanuel Macron.
« L’examen de ces milliers de documents lève le voile sur les cinq mois qui ont précédé l’annonce de la candidature d’Eric Zemmour, le 30 novembre 2021, la loi imposant la remise de toute facture à caractère électoral à partir du 1er juillet précédant l’élection. Durant cette période, l’éditorialiste avait entretenu le suspense, alors que son parti – alors appelé Les Amis d’Eric Zemmour – réglait déjà des factures », note le média français.
Et l’argent coule à flots. Ainsi, d’après Le Monde, Olivier Ubéda, organisateur de la tournée de promotion du livre de Zemmour ‘La France n’a pas dit son dernier mot’ a été rémunéré à hauteur de 60 000 euros. Et ce n’est pas tout. »Cet ancien directeur adjoint de la communication de l’UMP, devenu le responsable des événements du candidat, percevra 132 000 euros pour toute la campagne », renseigne Le Monde.
Concernant les dons reçus par la campagne de Zemmour, là aussi, les révélations faites par Le Monde sont hallucinantes. « La course aux fonds est lancée dès juin 2021. A la fin de juillet, le parti avait déjà engrangé plus de 198 000 euros. Le 9 septembre, date de sa dernière apparition sur CNews et une semaine après la suspension de son contrat d’éditorialiste au Figaro, 282 000 euros avaient été reçus. A la veille de sa candidature, Eric Zemmour avait multiplié la mise par huit, avec près de 2 250 000 euros collectés en dons et adhésions », rapporte le média français.
Mais, ce qui risque de ternir l’image de Zemmour, c’est que tout comme Macron, il compte au sein de son équipe de campagne, un ex cadre de la banque Rothschild dont la présence a été déterminante. « Si son équipe évoquait volontiers le succès de son merchandising dans les médias – 347 923 euros de recettes de ventes de tasses, de tee-shirts et de casquettes –, la campagne a avant tout été financée par une chasse aux dons méthodique. En 2021 et en 2022, le parti a obtenu 13,5 millions d’euros de dons et adhésions. L’entreprise de récolte a été coordonnée par Julien Madar, ex-banquier chez Rothschild reconverti en start-upeur », révèle Le Monde.
Le média français nous en dit plus : « déjà bénévole en 2017 pour la campagne d’Emmanuel Macron, le trentenaire a repris sa stratégie de financement pour l’appliquer à son nouveau poulain. Les dons ont ainsi été envoyés au parti (73 998 dons reçus en 2021), plutôt qu’à l’association de financement (19 dons reçus pour 2021 et 2022). Cette méthode, légale, maximise les recettes et le remboursement de l’Etat, mais contourne l’esprit de la loi en ne faisant pas de l’association de financement le principal véhicule financier de la campagne ».
Le Monde a également évoqué la colossale rémunération dont aurait bénéficié Jean Messiha, proche d’Eric Zemmour.