Le mot « race » a été supprimé de la Constitution ce jeudi 12 juillet 2018 lors d’une séance pour examiner le premier volet de la révision constitutionnelle
En France, le « mot » race a été symboliquement supprimé de la Constitution. En effet, 119 députés français ont adopté à l’unanimité la suppression du mot « race » qui jusque-là figurait dans l’Article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958. Ce premier volet de la révision constitutionnelle interdit désormais toute « distinction de sexe ».
Dans l’Article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958, on pouvait lire : « la République assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Désormais, le mot « race » n’y apparaît plus. La nouvelle version est celle-ci : « la République assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinctions de sexe, d’origine ou de religion ».
« Particulièrement heureux et fier d’être député aujourd’hui »
Dans la presse, on affirme que l’auteur de cet amendement n’est autre que Jean-Christophe Lagarde, co-président du groupe UDI-AGIR. Sur son compte twitter, ce dernier s’est félicité que son amendement soit adopté à l’unanimité. Dans un message publié ce 12 juillet, Jean-Christophe Lagarde s’est dit « particulièrement heureux ».
« L’assemblée nationale vient de voter à l’unanimité l’amendement des députés UDI AGIR qui supprime le mot « race » de la Constitution et y insère la lutte contre les discriminations liées au sexe. Particulièrement heureux et fier d’être député aujourd’hui. Merci à tous mes collègues », peut-on lire sur son compte twitter.
« Il n’y avait aucun député d’extrême-droite pour voter cette suppression »
Dans l’hémicycle, Jean-Christophe Lagarde s’est durement attaqué aux députés Rassemblement National (Front National), absent lors de ce vote. Sur twitter, il ne mâche pas ses mots. « Cet après-midi, tous les députés ont voté la suppression du mot « race » de la Constitution. Vraiment tous ? Non. Il n’y avait aucun député d’extrême-droite pour voter cette suppression. C’est justement de ces bancs-là que les thèses racistes ont émergé », s’agace-t-il.
Pour rappel, le mot « race » avait été introduit dans le préambule de la Constitution en 1946. A l’époque, les constituants voulaient affirmer leur rejet des thèses racistes, héritage de l’histoire coloniale et des théories du 19ème siècle. Sauf qu’en introduisant le terme « race » dans ce préambule, la Constitution légitimait l’idée qu’il existe des races alors que la science ne reconnaît qu’une espèce humaine.