Olivier Véran, ministre de la Santé, a annoncé ce 26 octobre au Sénat qu’une équipe de médiateurs se rendra en Martinique dans les prochains jours afin de négocier avec les soignants réfractaires au vaccin
La Martinique est en rébellion et l’Etat français est sommé d’intervenir très vite pour briser la résistance anti-vax qui gagne du terrain dans ce territoire sous l’autorité de l’Hexagone. En tout cas, au bout de plusieurs semaines de négociation qui n’ont rien donné, l’Etat français préfère jouer la carte de la diplomatie, l’ultime option avant de recourir à la force.
C’est du moins l’annonce faite ce 26 octobre au Sénat par Olivier Véran, ministre de la Santé. « J’ai annoncé une médiation qui va pouvoir partir et qui va aller sur place en Martinique pour rétablir les conditions d’un dialogue serein avec l’ensemble des parties prenantes pour que la loi s’applique dans de bonnes conditions », a déclaré le ministre.
Face aux sénateurs, le ministre de la Santé n’a pas mâché ses mots. Pour lui, dans cette guerre contre le Coronavirus, la loi de la République doit s’appliquer sur tout le territoire national. « La loi de la République doit s’appliquer sur tout le territoire de la République », insiste-t-il.
Au @Senat, @olivierveran s’exprime sur l’obligation vaccinale en #outremer et annonce une médiation en #Martinique , suite à la demande de @SergeLetchimy pic.twitter.com/xpFmUg3K7e
— Serge Massau (@Sergemassau) October 26, 2021
Il faut dire que cette médiation annoncée par Véran intervient dans un contexte de forte tension au CHU de Martinique entre soignants non vaccinés et la direction. Face à la réticence du personnel, le CHU a d’ailleurs été obligé de renoncer à l’obligation d’un Pass Sanitaire. C’est du moins ce qu’a préconisé une lettre datée 18 octobre 2021 et signée par le Directeur Général, Benjamin Garel.
« Les Antilles résistent à l’obligation vaccinale »
Il convient de rappeler que la Martinique n’est pas le seul territoire d’Outre-mer où le vaccin est rejeté par une importante frange de la population. En effet, en septembre dernier, Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de la Guyane, avait catégoriquement refusé de rendre la vaccination obligatoire à ses administrés.
“Je ne peux pas appeler clairement la population guyanaise à se faire vacciner parce que je ne suis pas particulièrement convaincu que c’est la bonne démarche qu’il faut que j’initie aujourd’hui dans la mesure où je vous le dis que ce sujet-là ne faisait pas partie de ma campagne et qu’au sein de ma majorité, il y a autant de personnes vaccinées que de personnes non vaccinées et que je me dois de tenir sur cette position d’équilibre”, avait déclaré Gabriel Serville sur BFMTV.
Et d’ajouter : “par contre, ce que je dis, c’est qu’il y a des autorités sanitaires dont c’est le travail que de faire de l’information”. Dans son interview accordée à la chaine française, le président de la Collectivité territoriale de Guyane estime qu’il faut plutôt faire un travail sur les raisons qui poussent les populations à refuser de se vacciner.