En déplacement à Amiens ce 22 novembre, Emmanuel Macron s’est prononcé sur la situation explosive en Guadeloupe où des émeutes anti-vax ont plongé ce territoire français dans un chaos général. Le président français, s’adressant à la presse, a en profité pour envoyer une pique à Ary Chalus, président de la Guadeloupe qui accuse Paris de mépriser cette région française
Macron déclare la guerre à Ary Chalus, président de la Guadeloupe. En effet, il y a deux jours, dans une interview accordée à France TV Info et relayée par Lecourrier-du-soir.com, le président de la Guadeloupe avait fait une révélation de taille, disant avoir prévenu les autorités nationales (françaises) sur les violentes manifestations anti-vax qui secouent ce territoire d’Outre-mer.
« Nous avons plus de 40 ans de retard par rapport à l’Hexagone concernant notre développement économique. On ne peut pas aujourd’hui abandonner la Guadeloupe comme ça se fait. J’ai prévenu les autorités nationales (Paris, ndlr), j’ai prévenu les ministres concernés. J’ai eu le courage d’appeler le ministre de la Santé pour rapidement trouver une solution pour éviter absolument ce qui se passe en Guadeloupe. J’ai eu un retour négatif à la limite du mépris pour la Guadeloupe », avait-il révélé.
Pire, dans l’interview accordée à la chaîne française, le président de la Guadeloupe dit avoir été complètement ignoré par Paris alors qu’il se trouvait dans la capitale française au moment des émeutes. Ainsi, lorsque le journaliste lui apprend qu’une cellule de crise a été présidée samedi soir par Gérald Darmanin, il rétorque très en colère : « c’est vous qui me l’apprenez. Je suis président de région quand même. J’aurais pu être invité, surtout que je suis actuellement à Paris. Cela montre encore comment on considère la Guadeloupe, comment on considère les élus guadeloupéens ».
« Macron appelle à ne rien céder aux mensonges et à la manipulation »
La sortie de Chalus a eu un écho retentissant en France où l’interview a été très largement partagée sur les réseaux sociaux. Sauf qu’en pleine révolte sociale sur fond d’obligation vaccinale, de tels propos constituent un coup de masse pour Emmanuel Macron qui n’a d’ailleurs pas manqué de réagir.
En effet, ce 22 novembre, depuis Amiens, il a lancé une pique aux autorités guadeloupéennes, en premier son président, sans jamais le citer. « Notre priorité est de continuer à convaincre que la vaccination est la meilleure solution et ne rien céder aux mensonges, aux détournements d’informations et à la manipulation par certaines et certains de cette situation », a-t-il déclaré.