Le gouvernement écossais a annoncé, ce lundi 28 mai, la tenue d’un second référendum sur l’indépendance de l’Ecosse en 2020. La nouvelle intervient au moment où le Royaume-Uni traverse une crise politique sans précédent
En pleine crise sur le Brexit, les Ecossais annoncent la tenue d’un second référendum sur l’indépendance de leur territoire. C’est en tout ce qui a été annoncé par Nicola Sturgeon, première ministre écossaise en déplacement à Dublin,en Irande. Pour elle, il n’y a aucun doute que le « Oui » l’emportera.
« Il y aura un autre référendum en Ecosse et je peux prédire que l’Ecosse votera pour l’indépendance et nous deviendrons un pays indépendant tout comme l’Irlande et le lien très fort entre nos deux pays sera encore plus fort », a-t-elle déclaré face au journaliste Dearbhail McDonald dans une interview menée depuis la Royal Irish Academy, selon le média Scotsman.com
« Je veux voir l’Ecosse avoir le choix d’une indépendance durant ce mandat au Parlement Ecossais, un mandat qui s’achèvera en mai 2021. Donc, vers la seconde moitié de l’année prochaine, ce sera je pense le bon moment pour ce choix », a-t-elle annoncé. La première ministre écossaise est en colère contre la Grande-Bretagne qu’elle accuse d’avoir traité l’Ecosse avec « mépris ».
« L’Ecosse a été traitée avec mépris »
« L’Ecosse a été traitée avec mépris par Westminster et les gens comparent cela avec l’Irlande à l’endroit de qui l’Union Européenne a témoigné une vraie solidarité et un vrai soutien. Soudain, née l’idée d’être un petit Etat au sein de l’Union Européenne, nous devons voir le cas de l’Irlande pour nous rendre compte des avantages et les gens commencent à ouvrir leurs yeux », dit Nicolas Sturgeon.
S’attaquant à la Grande-Bretagne, elle dira : « nous avons voté à plus de 60% pour rester dans l’UE, nous avons tout fait à la suite du vote sur le Brexit afin de trouver des gages et de défendre nos intérêts, nous avons travaillé à travers les lignes des partis pour essayer d’empêcher le pire impact du Brexit et nous avons été ignorés ».
« Nous utilisons la livre qui est notre devise »
En cas d’indépendance, la première ministre écossaise assure que son pays gardera la livre le temps de trouver une devise nationale. « Nous utilisons la livre qui est notre devise jusqu’à ce que les conditions économiques nous permettent de nous diriger vers une devise écossaise. C’est une méthode souvent utilisée », explique-t-elle.
La décision de Nicolas Sturgeon d’organiser un second référendum intervient dans un contexte particulièrement difficile pour le Royaume-Uni en pleine crise avec l’Union Européenne sur la question du Brexit, une question qui a plongé le pays dans une crise politique profonde.
« Un climat politique très tendu »
En effet, ce 24 mai, Theresa May, actuelle première ministre de la Grande-Bretagne et favorable du Brexit, a annoncé sa démission, regrettant que la volonté du peuple n’ait pas été respectée. « Je suis certaine, comme je l’ai été il y a trois ans, que dans une démocratie si vous accordez au peuple un choix, vous avez le devoir de réaliser ce qu’ils ont décidé. J’ai fait de mon mieux pour le faire », avait-elle souligné dans son discours.
La situation politique est d’autant plus complexe que Nigel Farage, farouche partisan d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, a le vent en poupe. En pleine crise politique, son parti, Brexit Party, a remporté les élections européennes en Grande-Bretagne. Il a obtenu 32% des voix contre seulement 11% pour le parti conservateur qui a subi une cuisante défaite.