Le Venezuela a annoncé ce mardi 16 octobre l’abandon du dollar pour se tourner vers l’euro. Le pays dénonce un sabotage des Etats-Unis qui empêche au Venezuela d’utiliser le dollar dans ses transactions financières
Le Venezuela se tourne vers l’euro. Le gouvernement vénézuélien qui fait face à de très fortes sanctions économiques de la part des Etats-Unis a décidé d’adopter l’euro comme devise dans le cadre de ses transactions internationales. C’est en effet ce qui a été annoncé par Tareck El Aissami, ministre de l’Economie du pays.
« Toutes les transactions du marché national vont être référencées en euro, en yuan ou en toute autre monnaie convertible », a-t-il déclaré. S’adressant aux journalistes lors d’une conférence de presse au Palais de Miraflores, le ministre de l’Economie accuse les Etats-Unis d’empêcher le pays de mener ses transactions en dollar.
« Le gouvernement des Etats-Unis a imposé de nouvelles sanctions qui empêchent les transactions dans la devise appelée dollar. C’est une interdiction illégale et arbitraire contraire au droit international », a-t-il déploré. Et d’ajouter : « ils ont mené un blocus illégal qui ne touche que les transactions y compris les transactions du secteur privé. C’est la faute de l’impérialisme ».
« Une inflation qui atteindra 10 000 000 % en 2019 »
Le ministre dit que le gouvernement vénézuélien a injecté 420 millions de dollar dans l’économie du pays. « Nous avons directement transmis au secteur de l’économie réelle des devises convertibles d’un montant de 420 millions de dollar. Cependant, les indicateurs s’entêtent à vouloir imposer des taux de change sans logique macroéconomique », dénonce Tareck Al Aissami.
Rappelons que la décision du gouvernement vénézuélien de tourner le dos au dollar intervient dans un contexte particulier. En effet, le pays traverse une crise économique sans précédent marquée par une inflation qui a atteint un niveau record. La situation est d’autant plus préoccupante que le FMI prévoit une inflation de 10 000 000 % en 2019, avec une réduction du produit intérieur brut de 5% et une chute de 18% de l’économie.