Information vérifiée ou simple tentative de déstabiliser les syndicats qui ont réussi à donner du fil à retordre à Macron sur la question de la réforme des retraites? La question se pose et le débat est ouvert. En tout cas, ce 17 mars, c’est le média d’investigation, La Lettre A, qui fait une révélation de taille sur un présumé détournement de fonds publics dont seraient impliqués 6 organisations syndicales.
A en croire la source, ces syndicats sont suspectés d’avoir surfacturé des études à l’Institut de recherches économiques et sociales, financé par Matignon. « Six organisations syndicales sont suspectées de surfacturer des études à l’Institut de recherches économiques et sociales, financé par Matignon. Un référé de la Cour des comptes, transmis à Elisabeth Borne, pointe le détournement de près de dix millions d’euros sur dix ans », révèle La Lettre A.
Il faut dire que cette révélation intervient dans un contexte assez particulier marqué par une réforme des retraites qui a mobilisé, ces derniers jours, des millions de personnes dans les rues de France. D’ailleurs, ce 16 mars, Elizabeth Borne, Première ministre de la France, a annoncé que le gouvernement aura recours au 49.3, ce redoutable article de la Constitution française.
« Sur le fondement de l’Article 49.3, j’engage la responsabilité de mon gouvernement sur l’ensemble du projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale pour 2023 modifié par l’amendement de coordination communiqué à l’Assemblée nationale. Dans quelques jours, je n’en doute pas, à l’engagement de la responsabilité du gouvernement, répondront une ou plusieurs motions de censure », a déclaré Élisabeth Borne ce 16 mars.
Comme l’on pouvait s’y attendre, cette annonce, qui a cueilli à froid des millions de Français, a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux où l’indignation a été au rendez-vous. L’annonce de cette nouvelle est d’autant plus scandaleuse que depuis plusieurs jours, plusieurs ministres du gouvernement ont ouvertement menti au peuple en niant tout recours à ce redoutable article.
En effet, en novembre dernier, réagissant sur la rumeur d’un éventuel recours au 49.3, Olivier Dussopt avait déclaré : « je ne souhaite pas que le 49.3 soit utilisé ». Début février, c’est la première ministre, elle-même, qui a voulu rassurer les Français en ces termes : « je n’envisage pas l’hypothèse d’un 49.3 » et ce 12 mars, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, semblait avoir enterré cette hypothèse. « Nous ne voulons pas du 49.3 », disait-il.