Sale temps pour Eric Dupond-Moretti, ministre français de la Justice. Moins d’une semaine après son bras d’honneur à l’Assemblée nationale qui a défrayé la chronique dans la presse française et internationale, c’est une nouvelle révélation qui vient fragiliser le garde des Sceaux.
Et c’est Marianne qui donne l’info. En effet, à en croire cette source, un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) a épinglé le ministère de la Justice pour « recours à des cabinets de conseil comme Boston Consulting Group (BCG) ou encore EY (anciennement Ernst & Young) pour des missions qui auraient pu être menées en interne ».
Marianne nous en dit un peu plus sur cette affaire qui semble avoir échappé au radar des médias de masse qui, depuis le 07 mars, se sont particulièrement focalisés sur les manifestations contre la réforme des retraites. « L’Inspection générale de la justice (IGJ) ne mâche pas ses mots. Sa cible ? La tendance de la Chancellerie à recourir aux cabinets de conseil pour l’aiguiller dans ses choix », renseigne le média français.
Et Marianne de poursuivre : « dans un long rapport publié par l’Inspection générale des finances, la place Vendôme est particulièrement critiquée, relate La Lettre A, ce jeudi 9 mars. Le document, consacré à la mise en œuvre de la nouvelle circulaire gouvernementale relative à ces cabinets privés, passe au crible les dix marchés les plus conséquents du ministère d’Éric Dupond-Moretti ».
Là, également, il s’agit d’une affaire de gros sous. Ainsi, dans le rapport de l’IGJ, le ministère de la Justice est accusé d’avoir confié un marché de 324 000 euros au Boston Consulting Group (BCG), un cabinet américain, au sujet de « l’assistance au transfert intégral de missions d’extractions judiciaires à l’administration pénitentiaires ». D’après le rapport, c’est d’autant plus scandaleux que ce type de mission avait déjà été mené dans le passé par l’Inspection Générale de la Justice en 2012, 2016 et 2021.
Et ce n’est pas tout. « Une somme non négligeable (environ 700 000 euros) concerne des missions liées à l’administration pénitentiaire, relève par ailleurs La Lettre A. Le cabinet d’avocats De Gaulle Fleurance & associés s’est notamment vu confier un marché à hauteur de 436 690 euros en ce sens », révèle la source.
Et Marianne de continuer : « tout comme Eurogroup Consulting, qui a effectué une mission visant à ‘renforcer les capacités d’ingénierie des directions ressources ministérielle’ pour ‘imaginer et déployer de nouvelles politiques RH’, le tout pour 231 000 euros. Convivencia Conseil a de son côté proposé une prestation sur la protection judiciaire de la jeunesse face aux ‘phénomènes de radicalisation violente dont le fait religieux’ et a reçu 267 000 euros de la place Vendôme ».