Décidément, le régime de Macky Sall est devenu ridicule. En effet, après avoir maladroitement ourdi un complot pour neutraliser Ousmane Sonko, l’opposant politique numéro 1, voilà que la justice du régime s’oppose à ce que le leader de Pastef quitte le territoire national pour se rendre à Lomé où il a été invité à prendre part, les 26 et 28 mai, aux « états généraux sur l’ECO ».
La sentence est donc tombée. Ce vendredi 21 mai, les avocats de Sonko ont été informés, via un communiqué, que leur client ne peut pas quitter le territoire national car placé sous mandat de dépôt depuis le 8 mars dernier pour viols et menaces de mort sur une jeune masseuse avec qui il entretiendrait une liaison amoureuse.
La justice du régime (et non celle du peuple) a donc tranché. L’opposant le plus charismatique du pays ayant réussi, en un laps de temps très court, à se hisser sur la plus haute marche du podium de la sphère politique sénégalaise, est prisonnier de fait, interdit de quitter le territoire national pour des motifs aussi saugrenus que périlleux.
Mais, au final, le régime Sall n’a pas le choix. Le stratagème ourdi est clair : il faut à tout prix empêcher Ousmane Sonko, déjà prophète dans son propre pays, de devenir une star politique continentale d’autant plus qu’il y a tout juste quatre jours (les 17 et 18 mai), Macky Sall et une quinzaine de marionnettes de la France sont allés brader les ressources naturelles du continent dans un sommet organisé par Paris et dont la finalité est de maintenir éternellement l’Afrique dans l’esclavage.
La question à se poser est désormais celle de savoir si l’interdiction faite à Ousmane Sonko de quitter le territoire ne serait pas dictée par Paris qui ne veut surtout pas voir le plus grand opposant à son sbire (Sall) devenir, dans un futur proche, une idole d’une jeunesse africaine qui ne demande qu’à être libre.
Le régime qui a récemment tenté d’interdire les financements du parti Pastef en provenance de la diaspora sénégalaise et qui s’est pris une branlée dans les violentes manifestations qui ont secoué le pays en mars dernier a désormais très clairement identifié le danger que pourrait représenter Sonko s’il venait à gagner autant de capital-sympathie dans le reste du continent.
Mais, ce que Macky Sall et ses ouailles n’ont toujours pas compris (ou font semblant de n’avoir pas compris) est qu’il y a une bascule depuis mars dernier. Ousmane Sonko n’est plus un leader national. Il est devenu un homme politique international sur qui mise tout un continent.
En conséquence, en interdisant qu’il se rende à Lomé (par une décision judiciaire très politique), le régime en place ne fait qu’accroître son capital-sympathie et confirme, par cette maladresse, que le pays est très loin des standards d’un Etat démocratique digne de ce nom.
La réalité est celle-ci : la décision finira par lui faire plus de bien que de mal.