Marine Le Pen a finalement été reçue par le président Macky Sall. Une information qui vient contredire celle que Lecourrier-du-soir.com avait donnée ce 19 janvier en se basant sur des sources locales pourtant réputées sérieuses. En tout cas, moins de 24 heures plus tard, c’est le journal français, Le Point, qui nous en dit un peu plus.
En effet, selon les informations obtenues par cette source, Marine Le Pen a été reçue par le président Macky Sall à son palais présidentiel de Dakar, mais… en tout discrétion. « Le secret aura été jalousement gardé jusqu’au dernier instant. Par peur que les circonstances ou que diverses pressions extérieures empêchent la tenue de la rencontre. Marine Le Pen a été reçue, selon nos informations, par le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, ce mercredi 18 janvier au soir au palais présidentiel de Dakar », révèle le média français.
Et la source d’ajouter : « l’échange en tête-à-tête qui a duré une heure se voulait le point d’orgue du déplacement de la cheffe de file du Rassemblement national au Sénégal. Son premier périple à l’étranger depuis sa défaite à l’élection présidentielle en avril dernier, censé parfaire sa stature à l’internationale et gravir ainsi une marche supplémentaire vers la conquête du pouvoir qu’elle continue de briguer ».
Une information confirmée par la cheffe de file du Rassemblement National qui se félicite de l’entretien qu’elle a eu avec le chef d’Etat sénégalais. « C’est un homme charmant. Nous avons eu une conversation intéressante et chaleureuse, livre au Point Marine Le Pen. Nous avons abordé la nécessaire coopération entre le Sénégal et la France, la francophonie ainsi que l’ensemble des perspectives de développement du Sénégal. Sur le plan énergétique aussi bien que sur celui de la souveraineté alimentaire », confie-t-elle.
Pour ne pas s’attirer la colère de ses concitoyens dans un contexte politique extrêmement houleux et à la veille d’une élection présidentielle prévue pour 2024, le président Macky Sall a souhaité que cette rencontre soit tenue secrète. D’ailleurs, selon nos confrères du journal Le Point, aucune photo n’a été prise.
Pour rappel, dans une tribune publiée par L’Opinion et intégralement lue par Lecourrier-du-soir.com, Marine Le Pen qui ambitionne de devenir la future présidente de la France avait clairement déroulé sa politique étrangère en insistant sur un renforcement des relations entre l’Afrique et la France dans un contexte géopolitique mondial très particulier.
« Sur le plan économique, l’Afrique n’a pas vocation à demeurer un éternel pourvoyeur de biens primaires pour la satisfaction du reste du monde. Mais son insertion croissante dans le commerce international des biens manufacturés et l’élévation corrélative du niveau de vie ne devra pas se faire sans évolution. Je pense notamment à une vision moins dogmatique des termes des échanges Nord-Sud, ou à l’acceptation de l’idée que l’homme, qu’il soit africain ou européen, n’est pas seulement un agent économique mais un être d’affection, de filiation et de transmission qui ne peut pleinement s’épanouir dans un système économique qui ignore ces valeurs anthropologiques fondamentales », écrit-elle.
Et d’ajouter : « à nous de peser ensemble, France et Sénégal, à l’OMC comme dans les négociations de bloc à bloc, pour réussir cette conciliation complexe de l’équilibre des sociétés avec les exigences d’une croissance soutenable. Je crois à l’importance d’un authentique co-développement euro-africain. Or, le nouveau dispositif d’aide européenne au développement pour les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique a fait l’objet d’une négociation sous contrainte marquée par le culte du secret de la Commission européenne et son manque d’empathie pour ses interlocuteurs ».
La cheffe de file de RN avait également insisté sur l’importance de maintenir en vie la Francophonie qui constitue la pierre angulaire des relations entre Paris et ses anciennes colonies africaines. « Politiquement et économiquement, nous devrons retrouver un cadre de coopération Europe-Afrique plus transparent et plus efficace dans laquelle France et Sénégal ont un rôle crucial à jouer. Le beau concept de francophonie doit s’élargir pour contribuer de façon plus active à la promotion de l’industrialisation et de l’entreprenariat en Afrique ; il s’agit là d’armes de construction massive au service du continent. L’idée initiale des pères de la francophonie, dont beaucoup étaient africains, comme le président Léopold Sédar Senghor, était d’affronter ensemble, francophones du Nord et du Sud, les injustices de l’économie mondialisée par une solidarité intercontinentale cimentée par la langue française. Il nous faut retrouver cette ambition et cette dynamique originelles », tranche Le Pen.