Macky Sall règle ses comptes avec Emmanuel Macron. Alors qu’il a tout récemment annoncé son renoncement à briguer un troisième mandat à la tête de son pays, le président du Sénégal a tenu, dans une interview accordée au journal Le Monde et très relayée ces dernières heures par la presse sénégalaise, à faire le point sur le pourquoi de cette décision qui a surpris plus d’un.
Face au média français, il dit n’avoir subi aucune pression. « Je n’ai subi aucune pression. Dès 2018, j’avais écrit dans un ouvrage, Le Sénégal au cœur (Le Cherche Midi, 2019), que je briguais mon dernier mandat. Mais dès ma victoire, il y a cinq ans, certains se sont empressés de lancer des campagnes mensongères autour d’un prétendu troisième mandat. J’ai par ailleurs reçu de nombreux soutiens d’élus qui m’ont supplié de sauter le pas. Dimanche 2 juillet, 512 élus m’ont remis une pétition allant dans ce sens. Que certains s’agitent sur ce sujet ne m’a pas dérangé, c’est la démocratie. Mais cela a fait courir la rumeur », a-t-il déclaré.
Dans l’entretien, le président s’est également exprimé sur ses relations avec Emmanuel Macron après qu’il (Macky Sall) a pris l’énorme risque de recevoir Marine Le Pen à Dakar. Sur ce, il tient à mettre les choses au clair : « nos relations sont très bonnes. Mais il faut éviter la monotonie. C’est normal qu’il y ait quelques couacs, mais ce n’est rien par rapport à la valeur de la relation entre la France et le Sénégal. Cela va au-delà de nos personnes, au président Macron et moi-même ».
Et Macky d’ajouter : « Marine Le Pen est venue au Sénégal et a demandé que je la reçoive, j’ai accepté. Cela ne peut pas être un facteur de déstabilisation de la relation avec la France. J’ai, pour ma part, trouvé inélégant que Paris missionne [en mars] une conseillère [de l’Elysée] pour rencontrer mon opposant [Ousmane Sonko]. Pour autant, cela ne va pas casser notre relation ».