(Une analyse du journaliste, Cheikh DIENG basé en France)
Une audition qui a dérayé la chronique. Ce mercredi 27 février, Michael Cohen, ex avocat de Donald Trump, a fait la une des médias du monde entier. Devant la commission d’enquête parlementaire, celui qui fut avocat de Donald Trump, de 2007 à 2019, a littéralement craché sur son ex client qu’il n’a pas hésité à trainer dans la boue.
Quelques une de ses déclarations face à la commission d’enquête parlementaire ont particulièrement attiré l’attention des médias, notamment le passage où il accuse Trump d’être « un raciste, un escroc et un tricheur ». Ce mercredi, Cohen a véritablement remporté la palme d’or du ridicule.
« Je regrette le jour où j’ai dit oui à Monsieur Trump. Je regrette tout le soutien que je lui ai apporté toutes ces années, j’ai honte de mes propres échecs et je reconnais, publiquement, en être responsable en plaidant coupable dans un tribunal de New York. J’ai honte de ma faiblesse et ma loyauté exagérée pour les choses que j’ai faites pour M. Trump dans l’effort de le protéger et de le promouvoir », disait-il.
Le plus étonnant dans ce discours qui restera à jamais gravé dans la mémoire collective est le fait que l’ex avocat de Trump reconnaisse lui-même avoir aidé son client à dissimuler ce qu’il a appelé des « actes illicites » de Trump. « J’ai honte d’avoir choisi de prendre part dans une entreprise de dissimulation d’actes illégaux de M. Trump plutôt que d’écouter ma propre conscience », admet-il.
Devant la commission d’enquête parlementaire, l’ineffable Cohen va plus loin : « j’ai honte parce que je sais ce qu’est Trump : c’est un raciste, c’est un escroc et c’est un tricheur ». Dévoilant une conversation qu’il a tenue avec Trump, il dit ce que dernier lui a une fois fait savoir qu’il n’existe aucun pays dirigé par un Noir et qui ne soit pas un « pays de merde. « Ce fut lorsque Barack Obama a été élu président des Etats-Unis », révèle Cohen.
Je n’aurai pas besoin de revenir sur un discours de 29 minutes, truffé de mensonges du début jusqu’à la fin tenu par un homme qui, hier, a baissé son froc, s’est humilié avec l’unique but de ne pas purger une peine de prison après avoir lui-même reconnu avoir menti au Congrès.
Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi cette affaire, Michael Cohen, ex avocat de Trump devenu, malgré lui, un véritable comique (sa présentation d’hier était digne d’un one-man show) avait plaidé coupable en novembre 2018 dans l’enquête concernant une éventuelle collusion entre la Russie et l’administration Trump.
En décembre dernier, il a été condamné à trois ans de prison pour avoir couvert des activités illégales de son ex client, Donald Trump. Ce 20 février, comme par magie et alors qu’il devait entamer sa peine de prison en mars, un juge fédéral lui accorde une chance, en reportant son emprisonnement de 60 jours pour raison de santé. Il devra entrer en prison ce 6 mars.
Je ne voudrais surtout pas m’ériger en protecteur de Donald Trump. Loin de là. Toutefois, j’abhorre l’attitude lâche et vile d’un avocat qui, pour voir sa peine de prison diminuer, a été obligé de cracher sur son ex client. Il y a, à moins avis, un sérieux problème d’éthique comme l’a fait savoir Fox News.
Comment peut-on accorder une quelconque crédibilité à un homme qui, il y a deux mois, a reconnu avoir menti au Congrès ? Peut-on croire aux propos d’un avocat qui, après avoir défendu un client pendant plus de dix ans, dit n’avoir jamais su que ce dernier était un ‘raciste’, un ‘escroc’ et un ‘tricheur’ ?
Cohen a voulu jouer le malin, après avoir compris que Trump était en guerre contre l’Etat profond (establishment) qui veut à tout prix sa chute. Pour éviter d’être à son tour dans le même collimateur de ce même establishment, il a compris que seul le mensonge pourrait lui permettre de sauver sa peau.
Je ne voudrais surtout pas défendre Trump et je n’entrerai pas dans le débat qui consiste à se poser la question de savoir s’il y a eu une collusion avec la Russie de Poutine ou pas. Une chose est sûre : ce Cohen est traitre absolu, un lâche et un homme sans éthique. Si j’étais son client ces temps-ci, j’aurais sérieusement des soucis à me faire.