Les chefs d’Etats africains ont décidé de se retirer en masse de la CPI, dénonçant une chasse aux dirigeants africains par la Cour Pénale Internationale. La décision a été prise cette semaine lors du sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu à Addis Abeba dans la capitale de l’Ethiopie
Les chefs d’Etats africains en ont-ils rat-le-bas de la CPI ? En tout cas, tout laisse à le croire. Les chefs d’Etats africains ont en effet adopté une stratégie pour se retirer en masse de la Cour Pénale Internationale. D’après The Guardian qui révèle cette information, la décision a été prise à huis clos à la fin du sommet de l’Union Africaine qui s’est déroulée cette semaine.
D’après la BBC, deux pays africains ont refusé de suivre la décision. Il s’agit en effet du Sénégal et du Nigeria. Les chefs d’Etats africains entendent discuter avec le Conseil de Sécurité des Nations-Unies afin que la Cour Pénale Internationale soit réformée. La décision intervient après que des chefs d’Etats ont dénoncé un acharnement de la CPI sur les pays africains.
« Trois pays africains ont déjà annoncé leur retrait de la CPI »
Il convient de rappeler que trois pays africains s’étaient déjà retirés de la CPI. Il s’agit du Burundi, de la Gambie et de l’Afrique du Sud. Les trois Etats avaient accusé la Cour de mettre en cause leur souveraineté et de cibler les pays africains de manière injuste. En octobre dernier, Alain Nyamtiwe, ministre burundais des Affaires étrangères, avait confirmé le retrait de son pays de la CPI, ajoutant que la décision était irrévocable.
L’annonce du retrait en masse aussitôt faite, de nombreuses personnalités africaines s’y sont déjà opposées. C’est notamment le cas de Kofi Annan, ex Secrétaire général des Nations-Unies. En novembre dernier, dans une analyse publiée dans The Guardian, Kofi Annan écrit : « nous devons reconnaître que la simple existence de la CPI peut servir à dissuader des leaders tentés de recourir à la violence pour renforcer leurs régimes ».
« L’Afrique a besoin de la CPI »
L’ex Secrétaire général avait conclu : « comme je l’ai dit avant, l’Afrique a besoin de la CPI. L’Afrique a besoin de la CPI. L’Afrique devrait continuer à soutenir cette Cour. C’est pour cela que j’appelle les gouvernements démocratiques africains à prendre une position de principe cette semaine lors de l’Assemblée des Etats Membres qui se tiendra à la Haye pour défendre la CPI, une étape importante dans le voyage de l’humanité vers une justice internationale ».
Pour rappel, la CPI est née en 2002. Elle a été mise en place par le Traité de Rome ratifié par 123 pays. Les Etats-Unis n’en font pas partie. La mission de la Cour est de poursuivre et de traduire en justice les personnes responsables des pires crimes (génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre). Pour le moment, la Cour n’a traduit en justice que des dirigeants politiques africains.