Ce lundi 6 février 2017, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a demandé à son ministre de la Défense et à une haute autorité de l’armée d’exécuter tous les soldats qui ont été reconnus coupables de viol sur des femmes civiles
Le président sud-soudanais est en guerre contre les mauvais éléments de son armée. Ce lundi, le président Salva Kiir a en effet ordonné à son ministre de la défense et au général de l’armée d’exécuter les soldats qui ont commis de graves crimes tels que le meurtre ou le viol contre des civils.
Le président Kiir a donné cet ordre lors d’une allocution tenue dans la ville de Yei, située à quelque 60 kilomètres de la capitale Juba. Il s’y était rendu sur invitation de l’Église épiscopale de deux Soudan pour la commémoration des 100 ans d’existence. Il a été accompagné par des autorités de son gouvernement et des hauts placés de l’armée.
« Nous nous débarrassons des mauvais éléments parmi nous et nous restons propres »
D’après une radio locale, citée par le média aa.com.tr, Salva Kiir a déclaré vouloir « se débarrasser des mauvais éléments » à travers une peine capitale, ce qui, selon lui, libérerait le pays de ses vices. « Faisons une chose : nous nous débarrassons des mauvais éléments parmi nous et nous restons propres, pures et parfaits », a-t-il lancé à son audience.
Il poursuit : « à partir d’aujourd’hui, si une telle chose se passe, je veux qu’on m’amène un rapport que quelqu’un a commis un tel crime et qu’il a été abattu. (…) Ceux qui commettent des actes hors la loi, en violant les femmes et les filles, ce n’est la politique du gouvernement (…) Le corps d’une femme ne peut pas être pris par force ».
Pour rappel, en septembre dernier, l’armée sud-soudanaise avait condamné douze soldats à mort, d’autres ont été emprisonnés pour des crimes commis durant la recrudescence de la violence entre les forces du gouvernement et d’anciens rebelles. Les faits s’étaient déroulés en 2016.
« Un pays fortement fragilisé par une guerre civile »
Il convient de souligner que le Soudan du Sud a été fragilisé par un conflit depuis décembre 2013 lorsque le président Salva kiir avait accusé son ex vice-président Riek Machar de vouloir fomenter un coup d’Etat. Cette situation avait eu des conséquences drastiques car ayant semé la violence dans de nombreux endroits du pays.
Une guerre civile de trois ans a en effet causé la mort de dizaine de milliers de personnes et a fait plus de 2,4 millions de déplacés dans un conflit fortement caractérisé par des abus de droits de l’homme. Profitant du chaos, des milices avaient violé des femmes et saccagé des biens appartenant à des civils pendant et après les clashes.