Suite à l’annonce de Bertrand Delanoë, ex maire socialiste de Paris et à Patrick Braouezec, député-maire communiste de Seine Saint-Denis, de rallier le camp Macron, un élu de gauche, proche de Benoît Hamon, a fait part de son mécontentement. Stéphane Delpeyrat-Vincent a publié ce mercredi 8 mars 2017 un poste sur son compte Facebook appelant les ténors du parti tentés par Emmanuel Macron à mesurer les conséquences de leurs actes
« Chers camarades,
J’ai adhéré au PS en 1987. J’ai occupé de nombreuses fonctions militantes en son sein. Secrétaire de section, Premier Fédéral, Secrétaire national…Ce Parti je le connais bien. Dans mes fonctions d’élu local, Maire d’une petite commune rurale et conseiller régional, j’ai côtoyé ses élus pendant de longues années également. Ce Parti n’est pas n’importe quel Parti. C’est celui de Jaurès et Mitterrand de l’Union de la gauche. Celui qui, avec d’autres, a mis en œuvre des réformes sociales de grande ampleur. Il a eu aussi ses errements et ses échecs bien sûr. Mais en tout cas, il a permis à la gauche d’exister dans notre pays depuis plus d’un siècle. Je ne vous cache pas mon dégoût profond devant le spectacle donné ces jours-ci par certaines grandes figures qui passent cette histoire par pertes et profits. Tout ça pour s’engager derrière le premier aventurier venu auréolé de bons sondages, à défaut d’un parcours militant ou d’élu, qu’il méprisent, et porteur d’un projet et d’alliances qui n’ont plus grand chose à voir avec la gauche. Dégoûté aussi par le mépris pour la démocratie dont ils font preuve en prenant pour paillasson les deux millions d’électeurs et d’électrices qui sont venu-e-s se choisir, plein d’espoir, un candidat. Consterné de les entendre, pas seulement faire part de réserves ou de désaccords politiques ce qui ne me choquerait pas, mais appeler à voter pour un candidat hors de notre famille politique entouré qui plus est de personnalités de droite. J’ai toujours pensé que la grandeur de notre Parti c’était d’être capable d’organiser en son sein un débat démocratique et puis de savoir toujours à la fin choisir son camp : celui de la gauche et surtout de celles et ceux dont elle porte l’espérance. Manifestement certains ont choisi de rompre avec cette histoire. C’est leur choix. C’est une mauvaise nouvelle pour toute la gauche et une très bonne pour le FN qui prospère depuis des années sur l’indifférenciation droite-gauche » tous les mêmes « . Ils ne voient pas qu’ils sont en train de lui donner raison. Je suis triste, je suis affligé qu’une poignée de dirigeants qui ont tout eu, tout connu grâce au PS s’arrogent seuls le droit de balayer cette histoire et ces combats communs pour le progrès et la justice. Pour ma part, je me battrais jusqu’au bout pour le candidat qui incarne notre histoire, nos valeurs et notre avenir : Benoît Hamon légitimement désigné par notre primaire. J’invite tous les autres à mesurer les conséquences de leurs actes. La disparition du PS ne sera pas un événement anodin pour notre démocratie. La gauche peut disparaître pour très longtemps de la vie politique française au moment où droite et extrême droite se radicalisent. Je ne demande pas des têtes ni des comptes je laisse ça aux procureurs. Je demande le respect de notre histoire, de nos militants, de nos électeurs et de la démocratie. Je demande de la responsabilité et du respect pour nous-mêmes : les socialistes. La belle histoire du socialisme démocratique le mérite. Notre pays le mérite. Tristement et cordialement SD. »
Stéphane Delpeyrat-Vincent