En pleine tourmente entre la Chine et Taïwan, une délégation de députés français est attendue dans cette île revendiquée par la Chine
Soutien à Taïwan ou provocation? Allez savoir! En tout cas, le timing risque de froisser Pékin qui a fait comprendre à Emmanuel Macron qu’il n’entend pas mettre en danger ses relations avec la Russie de Poutine. Des relations qui terrorisent l’Occident, notamment l’Union Européenne obsédée par l’influence grandissante de ces deux super-puissances.
C’est pourtant dans ce contexte houleux que la Chine a décidé, peu après le voyage de Macron à Pékin, de mener des manœuvres militaires près de Taïwan. Une décision jugée périlleuse et qui a déclenché, ces dernières heures, une hystérie médiatique d’une rare violence en Occident.
Pourtant, c’est aussi dans ce contexte que des députés français ont décide de se rendre à Taïwan comme nous l’ont appris, ce 10 avril, nos confrères de Politico qui citent le premier ministre islandais. Une information confirmée par Joseph Wu, ministre des Affaires étrangères de Taïwan.
En effet, d’après ce dernier, le Sénat français et l’Assemblée nationale ont apporté leur soutien à Taïwan et ont fait savoir qu’une délégation d’hommes politiques français se rendra dans cette partie revendiquée par la Chine « très bientôt ». De source proche, cette délégation devrait être sur Taïwan lundi. Selon Joseph Wu, il sera question, lors de cette visite, d’aborder les soutiens dont Taïwan aurait besoin de la France.
Il convient de rappeler que cette visite intervient au moment où Macron semble opérer un virage à 180 degrés dans ses relations avec les Etats-Unis. En effet, lors d’un échange avec des journalistes à Pékin, le président français a exhorté l’Europe à ne plus se contenter d’être « suiveurs des Etats-Unis ». Une position à laquelle personne ne s’attendait.
« Le paradoxe serait que, pris de panique, nous croyions que nous sommes tout simplement des suiveurs (marionnettes) des Etats-Unis. La question à laquelle les Européens ont besoin de répondre (…) : est-ce qu’il va de nos intérêts d’accélérer une crise à Taïwan? Non. La pire des choses serait de croire que nous, Européens, devons devenir des suiveurs sur ce sujet et copier l’agenda des Etats-Unis », explique Macron.
Le chef de l’Etat français s’est également prononcé sur d’autres sujets cruciaux qui risquent de susciter l’immense courroux des Etats-Unis, considérés, depuis fort longtemps, comme le principal allié de l’Union Européenne, notamment dans un contexte géopolitique extrêmement mouvementé.
Ainsi, à en croire Politico, le président français estime que l’Europe doit réduire sa dépendance de « l’extraterritorialité du dollar américain ». Sur ce sujet crucial, le plus jeune président de la Vème République tire la sonnette d’alarme. « Si les tensions entre les deux superpuissances s’aggravent (…), nous n’aurons ni le temps, ni les ressources pour financer notre autonomie stratégique et nous deviendrions des Etats vassaux », alerte-t-il.