PSG Peugeot Citroën et Pimkie ont annoncé d’importantes suppressions de postes en ayant recours à la rupture conventionelle collective prévue par la Loi Travail. L’annonce a suscité d’importantes réactions en France ce jeudi 28 décembre 2017
Les premiers effets de la Loi Travail se font sentir. Les Français se sont réveillés ce jeudi avec une désagréable surprise que PSA Peugeot Citröen, constructeur automobile français, a décidé de recourir à la rupture conventionnelle collective pour supprimer des postes.
D’après Le Parisien, la proposition a été faite aux syndicats ce 19 décembre.
Dans une note interne publiée par le média français, on pouvait lire: « Madames, Messieurs les Délégués Syndicaux Centraux, nous vous invitons à participer à la réunion citée en objet qui se tiendra au Centre d’Expertise Métiers et région Possy bâtiment A ». Dans la note, la date de la réunion est fixée le 9 janvier 2018.
« Un recul supplémentaire pour les droits des travailleurs »
La proposition fait grincer des dents. Le syndicat CGT du groupe PSA Peugeot-Citröen s’inquiète. « La direction veut aller extrêmement vite », réagit Jean-Pierre Mercier, délégué du Syndicat. « Cela va lui permettre de faciliter les départs collectifs et ainsi poursuivre la fonte des effectifs en CDI dans les usines. C’est un recul supplémentaire pour les droits des travailleurs », dénonce-t-il.
Apparemment le constructeur d’automobile n’est pas le seul à vouloir profiter de la rupture conventionnelle collective. Pimkie, chaîne prêt-à-porter féminin, aussi prévoit des suppressions d’emplois. D’après Les Echos, la direction de Pimkie doit dévoiler un projet de restructuration qui inquiète les syndicats. Ces derniers craignent entre 200 et 250 suppressions de postes au siège.
« C’est un Noël gâché pour les salariés »
Les syndicats parlent de « Noël gâché ». « C’est un Noël gâché pour les salariés », déplore Valérie Pringuet, secrétaire du comité d’entreprise (CE) de Pimkie. D’après Les Echos, les salariés ont été informés de cette décision lors d’une réunion du CE qui s’est tenu ce 19 décembre à Neuville-en-Forrain, dans la métropole lilloise.
Les Echos parle de fermetures de 81 magasins en 2018. 20 en France, 15 en Espagne, 15 en Italie et 11 en Allemagne. En 2019, 40 magasins seront fermés Outre-Rhin. Pimkie veut utiliser la rupture conventionnelle collective afin d’aller très vite et surtout éviter le PSE (Plan Sauvegarde Emploi), tel que l’explique Valérie Pringuet.
« Les internautes en colère »
A l’annonce des suppressions de postes à Pimkie et à PSA, les réactions ont été légion sur les réseaux sociaux. Un hashtag Loi Travail a été largement utilisé par les internautes pour faire part de leur mécontentement. « PSA, Pimkie…les grandes entreprises sont dans les starting-blocks et attendent 2018 avec impatience pour pouvoir virer un maximum de salariés à peu de frais. Merci Macron, sa loi travail et ses ordonnances censées créer d’emplois dans notre pays », a réagi David Rachline, maire de Fréjus.
Il convient de préciser que la rupture conventionnelle collective est une mesure inscrite dans les ordonnances de la réforme du Code du Travail. Elle permet à l’employeur de se débarrasser de ses salariés sans avoir à les licencier ni à les pousser à la démission tout en restant en dehors du cadre strict imposé par le plan social. Le gouvernement semble avoir les coudées franches car en juillet dernier, Macron avait obtenu l’autorisation de 270 députés pour légiférer par ordonnances pour la réforme du code du travail.