La France et l’Allemagne avaient convenu d’attendre l’avis de l’Agence Européenne des Médicaments avant de prendre une éventuelle décision sur la suspension ou non du vaccin AstraZaneca. Pourtant, à la mi-journée du 15 mars, l’Allemagne suspend le vaccin sans prévenir Emmanuel Macron
En anglais, on appelle cela « a stab in the back ». En bon français, ce serait « un coup de poignard dans le dos ». L’expression est certes assez violente et peut-être même inappropriée en ces temps de crise. Mais, elle reflète exactement l’attitude du gouvernement allemand envers Emmanuel Macron.
Plantons le décor. La France a annoncé ce 15 mars avoir suspendu le vaccin d’AstraZaneca. L’annonce de cette nouvelle a été faite par Emmanuel Macron depuis Montaubon en marge du sommet franco-espagnol. Face à la presse, le président français n’a pas mâché ses mots.
« Nous suspendons jusqu’à demain après-midi »
« La décision qui a été prise en conformité avec notre politique européenne, c’est de suspendre, par précaution, la vaccination avec AstraZaneca en espérant la reprendre vite si l’avis de l’EMA (Agence Européenne des Médicamentsavant , ndlr) le permet. (…) Donc, nous suspendons jusqu’à demain après-midi », a déclaré le président français.
A cette heure précise, l’Allemagne venait juste de suspendre le vaccin chez elle, mettant Emmanuel Macron dans une situation très inconfortable. En effet, ce 15 mars, le média français, France TV Info, est revenu sur les dessous de la décision inattendue annoncée par Macron alors qu’il y a tout juste 24 heures, son premier ministre, Jean Castex, disait tout le contraire.
Que s’est-il alors passé entretemps? Comment l’Exécutif a-t-il changé d’avis du jour au lendemain? France TV Info dit avoir la réponse. D’après la source, la décision de l’Allemagne de suspendre le vaccin a « pris de court » les autorités françaises, d’autant plus que les deux pays s’étaient parlés en privé sur une éventuelle décision. La France et l’Allemagne avaient en effet convenu d’attendre l’avis de l’Agence Européenne des Médicaments avant toute suspension.
Pourtant, au moment de prendre la décision, les Allemands n’hésitent pas à poignarder Macron dans le dos en suspendant le vaccin sur leur sol sans le prévenir. « Face à la décision allemande, ‘notre principal partenaire européen’, la France ne pouvait donc pas rester isolée et poursuivre la vaccination », ont précisé des sources gouvernementales.
La décision allemande désoriente Emmanuel Macron qui est dos au mur. Désaxé et trahi par son plus grand partenaire, le président français annonce la suspension du vaccin, mettant ainsi son ministre de la Santé et son Premier ministre dans une situation très gênante.