La ville d’Alep, en Syrie, a été ce mercredi 14 décembre 2016 le théâtre de violents affrontements entre rebelles et forces gouvernementales. Alors qu’un cessez-le-feu a été annoncé ce mardi pour évacuer les civils, il a été violé très tôt ce matin. Forces gouvernementales pro-Bachar et rebelles se rejettent la responsabilité
Un cessez-le-feu a été annoncé à Alep ce mardi 13 décembre. Il n’a en effet duré que quelques heures. Ce mercredi, la ville syrienne, fief de la révolution contre le gouvernement en place, a une nouvelle fois été le théâtre de violents affrontements entre rebelles et forces militaires fidèles au président Bachar Assad.
D’après SANA, l’agence syrienne d’information, 3 civils ont tués et 45 autres blessés dans des tirs de mortiers et d’explosifs à Alep. L’agence précise que six quartiers de la ville ont été touchés par des tirs de mortiers : Al-Khalidiye, Nile Street, Al-Faïd, Al-Sukkuari, Al-Fardous et Al-Salihin.
Ces combats interviennent 24 heures après l’annonce d’un cessez-le-feu négocié entre la Russie, la Turquie et les rebelles qui combattent le gouvernement de Bachar al-Assad. Ce mardi, quelque 3 000 civils ont été évacués vers des centres d’accueil. Et les opérations devaient se poursuivre ce mercredi. Mais, elles n’ont finalement pas eu lieu.
« Des snipers auraient tiré sur des manifestants »
D’après SyrianTimes, média syrien qui cite l’agence SANA, des snipers ont tiré sur des manifestants qui demandaient le départ sans condition des terroristes d’Alep ou alors qu’ils permettent aux civils de quitter la ville à travers des convois humanitaires déployés par le gouvernement syrien en collaboration avec la Russie
Entre-temps, une véritable guerre diplomatique est en cours. La Turquie, alliée des occidentaux et la Russie se sont lancés dans une véritable guerre des mots. Le gouvernement syrien est en effet accusé d’avoir perpétré des atrocités. Pour Ankara, le gouvernement de Bachar al-Assad et quelques groupes tentent à tout prix d’empêcher un cessez-le-feu à Alep.
« Nous voyons maintenant que le régime syrien et des groupes séparés essayent d’empêcher la mise en place d’un cessez-le-feu. Cette évacuation ne peut pas avoir lieu carrément. L’Iran et la Russie doivent accepter la responsabilité et arrêter de blâmer les autres », a dénoncé Melvut Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères.
« Les russes dénoncent des rapports de l’ONU, non conformes avec la réalité »
Des accusations rejetées par la Russie qui appellent les occidentaux à ne pas ignorer les atrocités commises par les rebelles. Dans un communiqué rendu public ce mercredi, Dmitry Peskov, porte-parole du Kremlin, souligne que les images diffusées à la télé par les médias démontrent que les habitants d’Alep veulent la libération de leur ville. Il dénonce une déformation de la réalité par les rapports de l’ONU sur ce qui se passe dans cette ville syrienne.
Ce mardi, le ministère russe de la défense avait fait savoir que les terroristes basés dans l’est d’Alep avaient transformé les écoles de la ville et les hôpitaux en des dépôts de munitions ou des ateliers de fabrications de missiles. Le porte-parole du ministère, Igor Konashenkov, avait également réfuté ce mardi la thèse selon laquelle quelque 250 000 civils étaient assiégés à Alep.
« Les terroristes avaient pris en otage plus de 100 000 civils »
Il précisera : « dans la partie est d’Alep, les terroristes avaient pris en otage plus de 100 000 civils utilisés comme boucliers humains. A la moindre opportunité, ils ont quitté cette enclave et se sont dirigés vers des zones contrôlés par les forces du gouvernement syrien pour assurer leur sécurité, pour bénéficier de l’aide humanitaire et la nourriture ».
Face à la gravité de la situation, le gouvernement de Bachar al-Assad, par le truchement de Bachar Al-Jafari, ambassadeur permanent de la Syrie auprès de l’ONU, continue de clamer son innocence. Bachar Al-Jafari a vigoureusement dénoncé les rapports biaisés des membres de l’ONU pour discréditer les actions du gouvernement syrien dans sa lutte contre les groupes terroristes.