Et si Israël avait trouvé l’occasion en or pour déclencher une guerre contre l’Iran ? Plus de six ans après le début de la guerre civile en Syrie, la confrontation entre l’Etat Hébreux et l’Iran n’a jamais été aussi virulente. Il est désormais clair et net que l’on se dirige tout droit vers une guerre entre ces deux puissances du Moyen-Orient.
Les événements de ce 10 février doivent nous mettre la puce à l’oreille que quelque chose est en train de se préparer. Je serais très imprudent d’annoncer une guerre Iran vs Israël. Toutefois, à mon avis, cette guerre est tout près de nous. Et cette fois-ci, osons le dire. Elle sera voulue et déclenchée par Israël.
En effet, ce 10 février, la presse nous a informés qu’un avion de chasse israélien a été abattu par un drone iranien. Une information confirmée par l’armée israélienne peu après. Pour les autorités israéliennes, il ne fait aucun doute que l’appareil a été abattu par l’armée syrienne. Et ce, sans aucune preuve tangible.
Du pain béni pour Israël. Dans les heures qui ont suivi, l’armée israélienne a mené des frappes spectaculaires, les plus importantes depuis 1982, tel que nous l’apprend BBC. Des frappes précises ont en effet visé des bases de l’armée syrienne et les cibles ont été touchées avec succès.
Le premier ministre israélien ne cache pas sa joie. Il affirme que son armée a assené un coup dur à l’Iran, principal allié du gouvernement syrien. « Hier, nous avons assené des coups durs aux forces iraniennes basées en Syrie. Nous avons clairement dit à tout le monde que notre modus operandi n’a changé d’un iota », se réjouit-il.
Et si l’attaque qui a visé l’avion de chasse israélien n’était qu’un prétexte pour Israël pour enfin en finir avec Bachar ? Je tiens à rappeler que quelques heures seulement après que l’avion a été abattu, le média israélien Haaretz nous livre une information extrêmement sérieuse remettant en cause la thèse officielle israélienne.
Le média israélien, très critique à l’égard du gouvernement de Netanyahou, nous a en effet appris que l’entrée du drone sur le sol israélien a été autorisée (par les autorités israéliennes, ndlr) pour prouver l’agression iranienne. Le média ajoute que le Tsahal (armée israélienne) a reçu l’ordre d’abattre ce drone pour ensuite imputer la responsabilité à l’Iran.
Il est évident que ce à quoi nous assistons aujourd’hui est la détermination d’Israël, adoubé par les Etats-Unis, de déclarer la guerre à l’Iran. Une guerre qu’elle a toujours cherchée d’ailleurs. Depuis plus de cinq ans, le premier ministre israélien n’a cessé d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien. Sauf que depuis trois ans, l’administration américaine, avec à sa tête Barack Obama, n’a jamais voulu prêté attention aux allégations de Bibi (Netanyahou).
Avec l’arrivée de Trump, un président pro-Israël, le Likoud s’est senti pousser des ailes. Le gouvernement Netanyahou, conscient que l’actuel locataire de la Maison Blanche risque de ne pas briguer un second mandat, en raison des nombreux scandales qui secouent son administration (Russia Gate, Shithole Countries, la question des migrants), veut en profiter pour achever le projet israélien. La reconnaissance de Jérusalem et le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem n’est que le début du feuilleton.
Ne vous étonnez pas que ces frappes aériennes israéliennes contre la Syrie intervienent au moment où les forces syriennes reprennent du poil de la bête après avoir pratiquement neutralisé le groupe Etat Islamique et repris le contrôle sur une bonne partie du territoire. Ce souci de voir la Syrie reprendre la main dans ce conflit est d’autant plus inquiétant pour Israël que des poids lourds de la politique américaine ont reconnu la victoire de Bachar.
« La guerre se ralentit petit à petit. Assad a gagné la guerre et il restera au pouvoir. Peut-être qu’il ne sera jamais tenu responsable (des atrocités) et l’Iran sera en Syrie pour y rester. Voilà la nouvelle réalité que nous devons accepter et nous n’y pouvons pas grand-chose », avait reconnu Robert Ford, ex ambassadeur des Etats-Unis en Syrie dans une interview accordée à The National ce 28 août 2017.
A cela s’ajoute la présence du Hezbollah, groupe chiite soutenu par l’Iran, dans le Sud du Liban à quelques kilomètres d’Israël, perçu comme une menace pour l’Etat hébreux. Désormais, Israël sait que le temps lui est compté et que pour éviter que les forces syriennes se ressaisissent, il est urgent de recourir à des attaques préemptives comme celle à laquelle nous avons assisté ce 10 février. Si une guerre éclate entre Israël et l’Iran dans un futur proche, je vous le dis, le seul provocateur reste Israël.
Edito signé : Cheikh DIENG
Rédacteur en chef et fondateur du site d’information : www.lecourrier-du-soir.com
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