Après la Hongrie, c’est au tour de la République Tchèque de rejeter l’embargo sur le gaz russe. Prague demande à l’UE une exemption de deux, voire trois ans afin de se préparer à une décision lourde de conséquences sur le plan économique
Au sein de l’Union Européenne, il y a une certitude : l’embargo sur le gaz et le pétrole russes sont loin de faire l’unanimité et plusieurs pays, membres de l’Union, n’ont cessé, ces derniers jours, de faire part ouvertement de leur désaccord. Parmi eux, figurent la Hongrie et la Slovaquie. Mais, ces nations ne seraient pas les seules. Elles ont été rejointes par la République Tchèque.
En effet, d’après le média tchèque PragueMorning, le gouvernement de Milos Zeman n’approuve pas du tout la décision prise par Bruxelles d’imposer un embargo sur le gaz russe et pose d’ores et déjà ses conditions, en demandant à ce que son pays en soit exempté. C’est du moins ce qu’a fait savoir Petr Fiala, Premier ministre du pays.
Face à la presse, il a déclaré que le gouvernement tchèque exige de Bruxelles une exemption de deux, voire trois années afin de permettre à ses gazoducs d’augmenter leurs capacités de livraison de gaz sur toute l’étendue du territoire national. « Nous essayons d’obtenir une exemption de deux, voire trois ans », a-t-il martelé.
Il convient de rappeler qu’avant la République Tchèque, un autre pays membre de l’UE avait également ouvertement manifesté sa décision de ne pas approuver l’embargo sur le gaz russe. Ce pays n’est autre que la Hongrie dont le premier ministre, Viktor Orban, vient d’être reconduit à son poste grâce une éclatante victoire.
En effet, dans ce pays, le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, avait été très clair sur ce sujet. « Nous ne soutiendrons pas les sanctions contre le pétrole et le gaz russe. Le gaz russe est fourni à la Hongrie sans interruption”, avait-il déclaré en marge d’une conférence de presse.
Il faut dire que cette déclaration est une véritable défiance à l’égard des autorités européennes qui refusent catégoriquement que le gaz et le pétrole russe ne servent à financer la guerre de Poutine contre l’Ukraine. Mais, la Hongrie ne voit pas les choses sous cet angle.
Ainsi, dès mars, Orban avait tiré la sonnette d’alarme. “Nous devons prendre en compte le fait que la plupart de nos importations en pétrole et gaz proviennent de la Russie. 90% des foyers en Hongrie se réchauffent avec du gaz russe”, avait-il déclaré, ajoutant que sans ce précieux gaz russe, l’économie hongroise s’arrêterait du jour au lendemain.