Une erreur monumentale qui risque de lui coûter une carrière politique. En effet, depuis plus de 48 heures, le Sénégal vit une véritable frénésie médiatique à la suite des accusations qui visent Ousmane Sonko, premier opposant du pays et chef de file du parti Pastef. Le redoutable ennemi du régime de Macky Sall est accusé de viol par une gérante d’un salon de massage situé en plein cœur de Dakar.
Le principal intéressé (ici Ousmane Sonko) s’est adressé à la nation pour faire la lumière sur un fait divers devenu une affaire d’Etat. Nul besoin d’entrer dans les détails de cette ignoble cabale. Tout ce qu’on sait jusqu’ici est qu’il reconnaît s’être rendu dans le salon de massage en question.
Un tel aveu ne suffit pas pour confirmer sa culpabilité dans les accusations de viol qui le visent. Toutefois, cette affaire pourrait éventuellement le fragiliser à l’avenir d’autant plus que ces lieux malfamés qui pullulent dans la capitale sénégalaise sont connus, ces dernières années, pour être des refuges de prostituées.
Ousmane Sonko aurait dû éviter ce scandale, en raison de sa stature politique qui fait de lui indéniablement le seul et unique opposant au régime actuel. Ses conseillers politiques (s’il en a encore) auraient dû tirer la sonnette d’alarme pour lui éviter de vivre une situation aussi embarrassante aussi bien sur le plan politique que familial. Pire, en reconnaissant s’être rendu à ce lieu, il a offert à l’ennemi l’arme dont il se servira pour l’abattre le moment venu. Et cette fois-ci, ce serait un miracle qu’il s’en sorte vivant.
En effet, dès les premières heures qui ont suivi cette affaire, l’Etat n’a pas voulu perdre une seule seconde pour saisir une occasion en or afin de se débarrasser d’un opposant adulé par des milliers de jeunes et qui, ces dernières années, a plongé le pouvoir dans une immense terreur en raison de ses révélations explosives sur la dilapidation des deniers publics.
Ce ne fut donc pas un hasard si, dans ce fait divers, l’immunité parlementaire du député Sonko est visée. L’Etat n’est pas dupe. Il est conscient que c’est la dernière digue dont l’effondrement ferait sans doute tomber un opposant intrépide qui, ces dernières années, a affronté l’Etat à ses risques et périls. La volonté de nuire à Sonko est évidente et il y a fort à parier que le pouvoir y arrive en le jetant en prison comme il l’a fait avec d’autres opposants gênants tels que Khalifa Sall.
Pourtant, tout récemment, un député sympathisant du président a ouvertement menacé de recourir aux armes pour défendre Macky si besoin est. A celui-ci, il ne lui est rien arrivé. L’absence de volonté de l’Etat à lever l’immunité parlementaire de ce génocidaire est tout de même assez inquiétante dans une démocratie. Mais, telle est la réalité du pays depuis bientôt dix ans.
Ousmane Sonko est un fin stratège, un combattant aguerri. Il n’y a aucun doute là-dessus. Toutefois, cette énième cabale totalement orchestrée pour lui nuire démontre toute son inexpérience politique car au bout du compte, il a lui-même donné l’arme à l’ennemi. Désormais, son seul salut doit provenir du peuple, le seul qui peut lui sauver d’une disparition politique tant rêvée par l’Etat profond sénégalais.
Pour l’instant, les soutiens sont là. Une jeunesse déterminée à empêcher à tout prix que Sonko ne finisse par subir le même sort que Khalifa a lancé un message fort à l’Etat ce 8 février à travers une mobilisation spectaculaire que le pays n’avait pas connue depuis le début de la pandémie.
C’est déjà rassurant! Mais, au sortir de cette crise, le candidat devra revoir sa copie. Les mauvaises fréquentations peuvent être fatales pour un homme qui aspire à diriger une NATION.