Lors d’un point de presse qui a eu lieu ces dernières heures, Gergely Gulyas, chef de cabinet de Viktor Orban, premier ministre de la Hongrie, a prévenu l’Union Européenne et les Etats-Unis que la Hongrie n’arrêterait pas Vladimir Poutine s’il venait à fouler le sol hongrois. Une décision qui approfondit davantage les tensions entre ce pays et ses partenaires occidentaux
La Hongrie vient-elle de faire un bras d’honneur à l’Union Européenne dont elle fait partie? La question se pose après les récentes sorties anti-européennes de Viktor Orban, premier ministre de ce pays, qui a ouvertement désapprouvé les décisions prises par l’Europe et les Etats-Unis de sanctionner la Russie de Poutine pour avoir envahi l’Ukraine.
Et la Hongrie vient de franchir un nouveau palier dans cette confrontation qui l’oppose à ces voisins occidentaux, en refusant catégoriquement d’arrêter Vladimir Poutine, président de la Russie, visé par un mandat de la Cour Pénale Internationale qui le poursuit pour crimes de guerre.
C’est en tout cas ce que nous a appris, ce 23 mars, l’agence de presse Reuters. En effet, d’après ce média, Gergely Gulyas, chef de cabinet de Viktor Orban, a fait savoir que son pays ne procéderait pas à l’arrestation de Poutine s’il venait à fouler le sol hongrois. Le chef de cabinet du premier ministre ukrainien justifie cette décision par le fait qu’elle n’a aucune base juridique.
« Nous pouvons nous référer à la loi hongroise. Et en vertu de celle-ci, nous ne pouvons arrêter le président russe parce que le statut de Rome n’a pas été promulgué par la Hongrie », a déclaré Gergely Gulyas, en ajoutant que cette décision ne fait qu’envenimer une situation déjà très tendue. « Ces décisions ne sont pas très intelligentes car elles mènent vers l’escalade et non pas vers la paix. C’est mon opinion personnelle subjective », martèle-t-il.
Pour rappel, un mandat d’arrêt international a été lancé, ce 17 mars, par la Cour Pénale Internationale contre Vladimir Poutine, président de la Russie. L’information a été révélée par plusieurs sources, dont le média britannique The Guardian. A en croire ce média, Poutine n’est pas la seule personnalité russe visée par le mandat d’arrêt. Maria Alekseyevna Lvova-Belova, commissaire russe en charge des droits des enfants, est également dans le collimateur de la justice internationale.
Si cette dernière est poursuivie pour avoir déporté illégalement des enfants ukrainiens, Vladimir Poutine est, quant à lui, poursuivi pour crimes de guerre commis en Ukraine. Poutine est aussi poursuivi par la CPI pour déportation illégale d’enfants ukrainiens. Ce vendredi 17 mars, l’information a été relayée par plusieurs sources, dont l’agence de presse Reuters.
Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que la Hongrie de Viktor Orban s’oppose à une décision pourtant approuvée par l’UE dont elle est membre. En effet, en février le gouvernement hongrois, contre toute attente, accusait l’Europe de prolonger la guerre en Ukraine.
« Lorsque la Russie a attaqué, l’Occident n’a pas isolé le conflit. Au contraire, il a élevé le conflit un niveau pan-Européen. La guerre en Ukraine n’est pas un conflit d’armées de bons et de méchants, mais entre deux pays slaves qui se battent. C’est leur guerre, pas la nôtre », déclarait Viktor Orban ce 17 février lors d’un discours à la nation.
Dans son discours qui a duré plus d’une heure, le premier ministre hongrois a été très clair. Il refuse catégoriquement de rompre ses liens avec la Russie de Poutine. « Nous maintenons nos relations économiques avec la Russie et en fait, nous recommandons que tout l’Occident fasse pareil parce que sans relations, il n’y aura pas de cessez-le-feu ni de pourparlers de paix », insiste-t-il.