Terpsychore ou la légèreté de l’être : quand une femme trouve du sens à sa vie dans la danse !

Elle s’appelle Alba. C’est en tout cas le prénom qu’elle a fait sien, car les sœurs qui l’ont éduquée l’avaient nommée Marie-Madeleine – c’est le nom qui figure sur sa carte d’identité. Cette histoire est celle où elle raconte comment les aléas de la vie et les différentes rencontres ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui, une femme de quarante ans épanouie qui a trouvé sa voie : la danse !

Dès le début du récit, les choses sont claires : Alba raconte son histoire, sa vie, et explique de quelle manière elle a compris qui elle était vraiment. Pendant longtemps, elle a cherché à comprendre ses origines. Orpheline née en Syrie et découverte dans le bénitier d’une église, elle a été envoyée en France aux alentours de ses dix-sept mois, sans aucune explication. Elle a ensuite été confiée à des sœurs qui l’ont nommée Marie-Madeleine. Mais ce nom-là elle ne l’a jamais reconnu comme étant le sien. Elle a été placée de maison d’accueil en maison d’accueil, sans comprendre non plus pourquoi elle ne restait jamais très longtemps alors que tout allait bien. Était-ce parce qu’elle était différente ? Certainement. Quand elle était petite, Alba aimait faire des bulles de savon, observer sans se lasser la parade amoureuse de deux papillons, rester sans ciller à regarder une goutte d’eau sur le point de tomber du pétale d’une fleur. Elle ne trouvait aucun plaisir dans les jeux vidéo ni la télévision comme les autres enfants de son âge. Elle était pourtant loin d’être « simplette » comme beaucoup disaient. Elle avait la faculté de mémoriser à une allure incroyable. Après un mois de CP, elle savait lire et écrire. Mais comme elle ne disait jamais un mot, les gens ont fini par croire qu’elle était idiote et l’ont laissée, dans une profonde indifférence. Parfois, les mots « autisme atypique » sortaient de la bouche des assistantes sociales. Mais on ne lui a jamais expliqué exactement ce qu’elle avait. Elle s’est donc construite seule, au fil des rencontres, des hasards de la vie.

De son enfance à sa situation d’aujourd’hui, Alba nous raconte son histoire. Tous les temps forts de son parcours sont relatés avec beaucoup de précision, parfois pas tous dans le bon ordre, et c’est aussi ça qui fait le charme de ce récit. Alors que la première partie du récit répond à la question de qui elle est, la seconde partie est celle de l’éveil de la conscience. Elle prend alors conscience de son corps, de ce qu’elle est : sa transformation est bel et bien terminée. « Je cessais d’être en devenir. Je savais qui j’étais. » Elle décide de prendre sa vie en main, de faire siens tous les hasards de la vie.  Et c’est là que tout se bouscule. C’est la révélation. La danse sera sa voie !

Difficile de rester insensible au charme de l’écriture de Roger Baillet et son style poétique. L’histoire d’Alba et de la recherche de son identité est semblable à celle d’une chrysalide qui se transforme en papillon. La transformation est longue. Elle passe par plusieurs étapes avant de devenir la femme épanouie qu’elle est à quarante ans. Le récit nous fait voyager, des campagnes de France au théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, jusqu’au cimetière marin de Sète. Terpsychore, la muse de la danse, a posé son empreinte tout au long de la seconde partie du livre. Mais il est aussi question de musique, de littérature et de sculpture. Un récit captivant !

Le site de l’auteur : https://rogerbaillet.fr/

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Cheikh DIENG est fondateur et rédacteur en chef du site www.lecourrier-du-soir.com. Diplômé en Médias Internationaux à Paris, en Langues et Marché des Médias à Dijon et en Langues étrangères (anglais, espagnol et italien), ce passionné de journalisme intervient dans des domaines aussi divers que la politique internationale, l’économie, le sport, la culture entre autres. Il est aussi auteur du livre : "Covid-19 ; le monde d'après sera une dictature". Contact : cheikhdieng05@gmail.com