Douche froide pour l’Ukraine. Alors que la guerre qui oppose Kiev à la Russie s’intensifie, le parlement suisse vient d’asséner un véritable coup de massue au gouvernement ukrainien, dirigé par Volodymir Zelensky, qui n’a cessé, ces derniers mois, de mettre la pression sur l’Occident pour qu’il lui livre de nouvelles armes. Si les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne y sont favorables, la Suisse, elle, dit niet et refuse catégoriquement que des armes fabriquées dans ce pays soient livrées à l’Ukraine.
C’est en tout cas l’information que Lecourrier-du-soir.com a obtenue ce 02 juin du média suisse LeDevoir.com qui vient de nous apprendre que le parlement suisse a rejeté jeudi dernier une proposition qui visait à autoriser le transfert d’armements fabriqués en Suisse à l’Ukraine.
« Ce vote s’est déroulé le jour où le président de la Confédération, Alain Berset, rencontrait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans le cadre du sommet de la Communauté politique européenne (CPE) en Moldavie. Les deux dirigeants ont notamment évoqué ce sujet », explique le média suisse.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que les autorités suisses prennent une décision de ce genre qui s’explique par le fait que ce pays tient à son principe de neutralité qui lui interdit de prendre part dans un conflit armé. En effet, en avril dernier, au tout début de la guerre en Ukraine, les autorités helvétiques avaient interdit à l’Allemagne de livrer des armes lourdes à Kiev.
C’est du moins l’information obtenue par notre média ce 24 avril de plusieurs sources fiables. En effet, d’après le média américain Bloomberg, le gouvernement suisse a mis son véto sur le projet de livraison d’armes (fabriquées en Suisse) vers l’Ukraine par l’Etat allemand.
D’après les informations obtenues par le média américain qui cite le média allemand SonntagsZeitung, les autorités allemandes ont demandé à deux reprises à leurs homologues helvétiques de leur autoriser l’exportation de ces armes vers Kiev, mais ces derniers y ont opposé leur véto, soulignant qu’une telle démarche n’était pas en accord avec leur statut de pays neutre.
Lecourrier-du-soir.com a obtenu la confirmation de cette information par le média suisse SwissInfo.ch. A en croire cette source, les autorités allemandes se sont bien rapprochées de la Suisse afin d’obtenir l’aval de cet Etat sur un sujet aussi sensible. Mais, Berne leur a opposé une fin de non-recevoir.
Expliquant cette neutralité tant chère à la Suisse, le média nous apprend qu’il s’agit d’un principe interdisant (à la Suisse) de livrer toute arme destinée à un pays en guerre ou impliqué militairement dans un conflit international. La source ajoute qu’en vertu de cette loi, toute livraison qui doit passer par un pays tiers doit impérativement obtenir l’aval du SECO (Suisse State Secretary of Economic Affairs).