Un sondage de l’IFOP pour le JDD vient de révéler une très mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron qui perd 4 points à seulement trois mois de la présidentielle
Ce n’est pas un effondrement. Mais, assurément, une sérieuse alerte pour Emmanuel Macron. Le chef de l’État ne compte plus que 37% de satisfaits (-4 points en un mois), alors que le total des mécontents s’élève à 60% (+5). « C’est un tournant, analyse Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. Depuis mars 2021, la cote présidentielle demeurait extrêmement stable, figée par une certaine bienveillance à l’égard de la gestion du Covid. » C’est désormais fini : il s’agit de la plus forte baisse constatée depuis cette date.
Dans le détail, si Macron gagne 5 points chez les cadres supérieurs et les professions libérales, il en perd 11 chez les ouvriers. Il chute aussi fortement aux deux extrémités du spectre générationnel, perdant 7 points chez les 18-24 ans et 3 à 4 points chez les retraités et les plus de 65 ans.
Peu de mouvement, en revanche, du côté des proximités partisanes : il conserve le soutien de 41% des électeurs de François Fillon en 2017 et de 79% de ceux qui avaient alors voté pour lui. C’est chez les électeurs de La France insoumise et du Rassemblement national qu’il en perd le plus (- 6).
Alors que les sondages d’intentions de vote demeurent stables, de premières lézardes apparaissent dans son socle de popularité. Première explication : la gestion de la crise sanitaire. Les sondés citent abondamment la phrase présidentielle sur son « envie d’emmerder les non-vaccinés », qu’ils ont jugée « irrespectueuse ». Ils évoquent aussi une « perte de cohérence », selon Frédéric Dabi, alors que la stratégie du passe vaccinal est remise en question par l’extrême contagiosité du variant Omicron.
Deuxième motif d’irritation pour les Français : le pouvoir d’achat, qui occupe une place croissante dans leurs préoccupations. Et qui, sur fond d’inflation, réactive l’image d’un Président qui « ignore ce que vivent les Français », dit l’un d’eux. Certes, le socle de Macron demeure très supérieur à celui de François Hollande en janvier 2017 (20%). Mais il se rapproche de celui de Nicolas Sarkozy en janvier 2012 (32%). Si l’on remonte plus loin, l’on se rappellera que la première baisse de popularité d’importance de Valéry Giscard d’Estaing date de janvier 1981.
Sondage Ifop pour le JDD, réalisé du 14 au 20 janvier 2022 auprès d’un échantillon représentatif de 1.952 personnes âgées de 18 ans et plus (méhode des quotas). Les interviews ont eu lieu en ligne et par téléphone. La marge d’erreur est située entre 1 et 2,3 points.