La Macronie, une nouvelle fois, dans la tourmente. Alors que l’affaire concernant le Fonds Marianne a déclenché, ces derniers jours, une vive polémique dans la classe politique française, le gouvernement vient d’être secoué par un nouveau scandale impliquant, cette fois-ci, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie.
C’est du moins la révélation faite, ces dernières heures, par plusieurs médias dont Mediapart. En effet, à en croire cette source, l’homme fort de Bercy est visé par une enquête judiciaire concernant son microparti, Avec BLM. Le média d’investigation parle de dettes non payées à des prestataires qui « pourraient de fait être assimilées à des dons illégaux ».
« Le microparti de Bruno Le Maire, Avec BLM, fait l’objet d’une enquête du parquet de Paris, à la suite d’un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), selon les informations de Mediapart. En cause : des factures de prestataires que le microparti n’a pas payées depuis 2016 et qui pourraient donc constituer un financement illégal de campagne », renseigne Mediapart.
La même source d’ajouter : « quand la Commission a demandé des explications au microparti du ministre, en 2021, la réponse a été que ces dettes étaient à présent prescrites. Volonté de frauder ou négligence coupable ? L’affaire, qui a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) par le parquet de Paris, fait en tout cas très mauvais genre pour un ministre de l‘économie et des finances. D’autant que le microparti, créé en 2012, n’a toujours pas épongé l’ensemble de ses dettes, plus de cinq ans après la primaire de 2016. Les finances de la structure étaient sorties essorées de cette campagne. Malgré deux millions d’euros de dons perçus, le mouvement avait fini cette année-là avec un trou de plus de 400 000 euros. Un passif que le groupe a mis du temps à éponger ».
Parlant de la situation du microparti Avec BLM, le site d’investigation fait une révélation explosive : « fin 2020, selon les comptes publiés par la CNCCFP, le gendarme des comptes des partis, Avec BLM avait encore 90 000 euros de dettes, dont 82 400 euros de ‘dettes fournisseurs’. Des arriérés qui sont passés à 21 000 euros un an plus tard. Et ce, alors que le microparti n’a pas eu de ressources supplémentaires dans l’année. Pour cela, comme l’a déjà écrit La Lettre A, la formation a puisé 25 000 euros dans ses réserves, et a surtout annulé 44 500 euros de dettes et créances », indique Mediapart.
S’il est reconnu coupable, Bruno Le Maire risque gros. Car, d’après le journal Le Monde, « ces infractions sont passibles de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ».