A la suite des perquisitions qui ont récemment été menées aux sièges parisiens de McKinsey et de Renaissance, Lecourrier-du-soir.com tient à rappeler que les dépenses de l’Etat français (sous Macron) consacrées aux cabinets de conseil sont passées de 379 à 893 millions d’euros en 4 ans. C’est ce qui ressort d’un rapport sénatorial rendu public en mars 2022
Pour nos chers lecteurs qui n’avaient pas vu passer cette info, nous la republions pour vous.
Excellente lecture
« Le recours aux cabinets de conseil au détriment des fonctionnaires publics, l’autre faute qui rattrape Emmanuel Macron en pleine campagne présidentielle. Alors que ce recours massif avait suscité une vive indignation en France durant les premières semaines de la pandémie, c’est désormais une enquête menée par le Sénat qui plonge l’Exécutif dans l’embarras.
En effet, dans un rapport rendu public ce 16 mars et consulté par Lecourrier-du-soir.com, le Sénat français dénonce des dépenses de conseil qui ont doublé en 4 ans, passant de 379 millions d’euros à plus de 893 millions d’euros dans la période allant de 2018 à 2021. Les révélations faites par le Sénat sont explosives.
« 894 millions pour les ministères et au moins 172 millions pour les opérateurs »
Ainsi, dans le rapport consulté par notre média, on y apprend : « les consultants interviennent sur des pans entiers des politiques publiques. L’Etat et ses opérateurs ont dépensé au moins un milliard d’euros en cabinets de conseil en 2021 : 894 millions pour les ministères et au moins 172 millions pour les opérateurs ».
Et le rapport poursuit : « idem pour les dépenses de conseil les plus stratégiques des ministères : le conseil en stratégie et organisation a été multiplié par 3,7 depuis 2018; le conseil en stratégie des systèmes d’information a été multiplié par 5,8 depuis 2018 ». Les 5 ministères qui concentrent les dépenses les plus stratégiques sont : Intérieur, Bercy, Armées, Transition écologique et ministères sociaux.
Dans son rapport largement repris dans la presse, le Sénat détaille la somme encaissée par un cabinet de conseil pour une journée de consultation. Elle s’élève à 1 500 euros. Et dans certains, cette facture peut être plus onéreuse. Par exemple, une journée de consultée est facturée à hauteur de 3 069 euros chez Roland Berger sur la dématérialisation des permis de conduire. Chez le géant McKinsey, une journée de travail sur l’avenir du métier d’enseignant a été facturée à hauteur de 3 312 euros.
Le rapport du Sénat est également revenu sur les cabinets les plus sollicités durant la pandémie à Coronavirus. L’Américain McKinsey arrive en tête. Il a mobilisé, à lui-seul, 4 551 journées de travail pendant la crise, suivi du cabinet Citwell qui en a mobilisé 4 522. Accenture occupe la 3ème place pour avoir été mobilisé 2 055 fois.
Après avoir dressé le bilan des lourdes dépenses accordées aux cabinets, la Commission d’enquête livre quelques recommandations. Ainsi, elle exige la publication chaque année en donnée ouverte de la liste des prestations de conseil de l’Etat et de ses opérateurs et la traçabilité des prestations de conseil, c’est-à-dire interdire aux cabinets d’utiliser le logo de l’administration pour rédiger leur livrable. »
Pour lire le rapport dans sa version originale, cliquez ici : Rapport Sénat
[…] Terrible nouvelle pour Macron : en 4 ans, les dépenses aux cabinets de conseil passent de 379 à 893 millions d’euros Lire la suite […]