La révolte des policiers est-elle en train de sonner? La question se pose car ce 06 mars, veille de la journée de grève générale en France, des centaines de policiers ont manifesté contre la réforme de la police judiciaire. Une réforme que Macron veut imposer à tout prix et qui vient s’ajouter à une réforme des retraites fortement rejetée par les Français.
C’est pourtant dans ce contexte extrêmement sensible que les enquêteurs de la police judiciaire ont décidé de faire part de leur grosse colère contre la réforme de la police. C’est du moins ce que nous ont appris ces dernières heures plusieurs médias français, dont 20minutes.fr.
En effet, d’après cette source, une cinquantaine de policiers se sont réunis à Versailles devant les locaux de la SRPJ, répondant ainsi à l’appel de l’Association nationale de la police judiciaire (ANPJ). D’après la même source, l’ANPJ veut solliciter une audience auprès d’Emmanuel Macron, président de la République, que l’association considère comme » seul interlocuteur possible pour arbitrer une crise qui engage la sécurité des citoyens et la responsabilité de l’Etat ».
Et il n’y a pas qu’à Versailles où les agents de la police judiciaire se sont rassemblés. A Rouen aussi, ce 6 mars, une cinquantaine d’agents ont manifesté devant l’hôtel de Police. C’est ce que nous a appris Actu.fr. « Ils étaient plus d’une quarantaine, lundi 6 mars 2023 à se rassembler devant l’hôtel de police de Rouen (Seine-Maritime). Les agents de la police judiciaire se disent opposés à la « méthode appliquée » pour la mise en place de la réforme de la PJ », renseigne la source.
Face à la presse, la représentante de l’ANPJ explique les motifs de leur colère : « nous sommes très étonnés d’un courrier reçu vendredi nous informant de la création des DDPN (NDLR directeur départemental de la police nationale dépendant du préfet). Cette annonce est en totale contradiction avec les résultats des commissions qui ont été mises en place », déclare la représentante de l’ANPJ (Association nationale de police judiciaire), à Rouen.
Dans d’autres villes de France, une forte mobilisation a eu lieu, comme à Montpellier. « Une soixantaine de policiers de la DTPJ se sont rassemblés ce lundi 6 mars devant l’Hôtel de police de Montpellier, en réaction à la nouvelle mouture du projet de réforme de la police nationale de Gérald Darmanin, présenté le 3 mars », nous a appris MidiLibre.
Et ce n’est pas tout. A Grenoble aussi, le mécontentement des policiers n’est pas passé inaperçu. « Les enquêteurs grenoblois de la police judiciaire ont manifesté en silence leur mécontentement ce lundi après le courrier récent du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui maintient le calendrier du projet prévoyant entre autres la dissolution de la PJ avant les Jeux Olympiques », note LeDauphine.com.
Jusqu’où ira la colère des policiers? Telle est la question qu’on se pose. il y a trois ans, les policiers avaient manifesté dans toute la France dénonçant l’absence de moyens pour lutter contre la délinquance. La mini-révolte avait fait trembler le pouvoir qui avait d’ailleurs très vite réagi pour satisfaire leurs revendications.