D’après le média d’investigation Africa Intelligence, la junte militaire malienne et la société russe Wagner ont pratiquement finalisé un accord pour déployer 500 soldats « mercenaires » russes sur le territoire malien où sont déjà déployées des forces occidentales dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel
Le Mali déclare ouvertement la guerre à la France et se dit prêt à en assumer toutes les conséquences. En tout cas, au moment où une éventuelle arrivée de soldats russes de Wagner se précise, la France et l’Union Européenne haussent le ton et tentent à tout prix de faire capoter ce projet qui représente une menace aux intérêts français en Afrique.
Mais, à Bamako, la junte qui a évincé Ibrahim Boubakar Keïta du pouvoir en août 2020 semble déterminé à aller jusqu’au bout de son bras de fer avec Paris. C’est du moins l’interprétation que l’on peut faire de la révélation faite ce 22 décembre par le média d’investigation, Africa Intelligence.
« 500 soldats russes seront déployés dans 10 localités du Mali »
D’après cette source, le Mali et la société russe Wagner sont à deux doigts de finaliser un accord qui permettrait le déploiement de 500 soldats russes sur le sol malien. La source ajoute que les soldats de Wagner que Paris qualifie de « mercenaires » seront stationnés dans 10 localités du pays. En France, la nouvelle ne passe pas inaperçue et l’Elysée devait tenir un conseil de défense sur ce sujet dès ce 22 décembre.
Il faut dire que cette révélation explosive intervient quelques heures après la confirmation de l’annulation de la visite de Macron au Mali où le président français devait rencontrer Assimi Goïta, chef de la junte militaire au pouvoir. La visite a été annulée en raison de la situation sanitaire très critique en Hexagone.
« Washington hausse le ton »
Il faut dire que ce contrat entre Bamako et Wagner risque de coûter très cher à la junte qui, ces dernières semaines, a été sèchement recadré par le gouvernement américain qui refuse catégoriquement de voir les soldats russes sur le sol malien. « Nous sommes très inquiets par le possible déploiement de Wagner au Mali”, avait prévenu le Département d’Etat dans un communiqué daté du 15 décembre et consulté par Lecourrier-du-soir.com.
« Les pays qui ont accueilli Wagner se retrouvent plus tard plus pauvres, plus faibles et moins en sécurité. La Libye, la République Centrafricaine, l’Ukraine et la Syrie en sont un exemple. Dans ces pays, Wagner a provoqué des conflits et exacerbé l’insécurité et l’instabilité, causant la mort de soldats locaux et civils et sapant la souveraineté nationale », mettait en garde l’administration Biden.
La France n’a pas encore réagi. Mais, il est évident que la réponse de Paris sera foudroyante.