Un scandale qui intervient au très mauvais moment pour Emmanuel Macron.
Alors que la France est secouée par des violentes vagues de manifestations contre la réforme des retraites, des soupçons de détournement de plus de 15 milliards d’euros secoue l’agence de garantie des salaires (ags), chargée d’une mission de service public. C’est en tout cas ce que nous a appris, ce 03 mai, le journal Le Monde qui révèle une plainte de l’association Anticor.
« Anticor s’invite dans le scandale financier qui frappe l’Agence de garantie des salaires (AGS), où des milliards d’euros se seraient envolés, ces dernières années, au préjudice d’entreprises françaises, mais aussi de milliers de salariés un peu partout en France », révèle le média.
Et d’ajouter : « selon les informations du Monde, l’association anticorruption a décidé de se constituer partie civile dans l’information judiciaire ouverte au parquet de Paris sur des malversations présumées au sein de l’AGS, qui auraient conduit au possible détournement de plus de 15 milliards d’euros en treize ans ».
Concernant l’éventuel détournement de fonds, Le Monde nous apprend ceci : « Anticor explique en effet avoir mis au jour de nouvelles informations exposant un possible système de détournement d’argent à grande échelle, allant au-delà de l’ex-direction de l’AGS, partie en 2018. L’association pointe du doigt une partie du réseau de mandataires judiciaires liés à l’agence, payés en honoraires, dont le rôle est de distribuer aux salariés les fonds gérés par l’AGS. Même s’il s’agit d’argent privé, Anticor estime que l’infraction de détournement de biens publics peut s’appliquer, puisque l’AGS comme les mandataires sont chargés d’une mission de service public ».
Et Le monde de poursuivre : « (…) l’un des points saillants du dossier constitué par Anticor porte sur le préjudice subi par les salariés d’entreprises défaillantes, qui n’auraient pas été payés par certains mandataires en dépit des avances de fonds de l’AGS : selon l’association, ‘l’absence de contrôle (…) a pu permettre à certains mandataires de détourner ces sommes (…) pour un montant minimum de plus de 700 millions d’euros’ sur les vingt dernières années. Elle cite le cas de Mory Ducros, cette société de messagerie dont la liquidation judiciaire prononcée en février 2014 avait fait les gros titres. Une partie de ses 2 882 salariés licenciés n’auraient pas été payés ».