L’Etau se resserre sur Marlène Schiappa. Alors que le mystère demeure sur les Fonds Marianne qui auraient été utilisés à d’autres fins, le Sénat exige désormais à l’unanimité une commission d’enquête sur un scandale qui a récemment déclenché une vive polémique en France.
C’est du moins ce qu’a révélé France Info ce 03 mai. « Souhait exaucé pour Claude Raynal. Le président PS de la commission des finances du Sénat a vu son institution, mercredi 3 mai, approuver son appel à lancer une commission d’enquête sur le fonds Marianne, créé en 2021 par Marlène Schiappa pour lutter contre le séparatisme », rapporte la source.
Et le média d’ajouter : « la création de cette commission d’enquête doit encore être actée formellement par la conférence des présidents du Sénat, qui se réunit mardi 9 mai, puis approuvée le lendemain par un vote des sénateurs. Elle disposera alors pendant trois mois de prérogatives importantes : les personnes qu’elle souhaite auditionner sont ainsi tenues de répondre à la convocation et de prêter serment ».
Pour rappel, le scandale du Fonds Marianne avait été rapporté pour la première fois en avril dernier par le médias Marianne qui nous apprenait ceci : « C’est l’histoire d’une mort (celle de Samuel Paty), d’une noble initiative lancée à sa suite (‘promouvoir les valeurs républicaines et combattre les discours séparatistes’ auprès des plus jeunes), de beaucoup d’argent public pour y parvenir (un peu plus de 2 millions d’€) et d’un épais mystère. Mystère sur la manière dont il a été distribué et utilisé », révélait la source.
Et Marianne d’ajouter : « cette histoire, c’est celle du fonds Marianne (rien à voir avec notre journal), géré par un organisme d’État, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel. Nous l’évoquions déjà dans nos colonnes en juin 2022. ‘Il y a un loup !’ nous confiait à l’époque un dirigeant associatif ayant candidaté, en vain, à ce fonds. Notre homme avait raison : ‘loup’ il y a. Et peut-être même une petite meute… ».
Lecourrier-du-soir.com n’a pas pu lire l’intégralité de l’enquête menée par Marianne. Mais, Ouest France nous en dit un peu plus. « Doté de plus de 2,5 millions d’euros, il avait pour but de défendre les valeurs républicaines sur Internet face à la radicalisation en ligne ou cyber djihadisme. Mais l’activité d’une des associations subventionnées laissent planer des zones d’ombre quant à l’utilisation des deniers publics », note le média français.
Et la même source de poursuivre : « en 2021, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel, lance un appel à projets pour répartir l’argent public. Résultat, 17 dossiers sont sélectionnés. Le 30 juin 2022, Marianne demande au ministère de l’Intérieur la communication de ces informations. Fin de non-recevoir de la part de Christian Gravel. Ce dernier expliquant ne pas vouloir ‘porter atteinte à la sécurité de ces porteurs de projets’. Dans le même temps, l’hebdomadaire est alerté par d’autres présidents d’associations. Marianne et France 2 dressent par eux-mêmes la liste des structures dotées. Première surprise : apparaissent une association sportive, une société de production audiovisuelle, mais aussi un éditeur de bandes dessinées ».
Dans l’enquête menée, un détail intrigue les journalistes : la somme colossale (tirée de ce fonds) et allouée à une association. « Une association en particulier a attiré l’attention. L’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire (USEPPM) s’est distinguée par le montant qu’elle a obtenu : 335 000 €, soit 15 % des fonds alloués à l’initiative. Surtout, les deux médias ont jugé sévèrement le travail réalisé. Seules 13 vidéos ont été produites dont la majorité n’atteint pas les 100 vues sur YouTube, un site internet au contenu rédactionnel succinct et un compte Facebook comptant cinq amis ont été recensés », révèle Ouest France.