Dans un communiqué publié sur son site ce 30 juin et lu par Lecourrier-du-soir.com, Human Rights Watch accuse l’Ukraine d’avoir utilisé des mines terrestres antipersonnel pourtant interdite. L’organisation exige de ce pays qu’il rende des comptes
Excellente lecture
« Le gouvernement ukrainien devrait respecter l’engagement qu’il a pris de ne pas utiliser de mines antipersonnel interdites, enquêter sur l’utilisation de ces armes par son armée et demander des comptes aux responsables, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. La déclaration du gouvernement, faite le 21 juin lors d’une réunion de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel à Genève, est intervenue près de cinq mois après que des responsables ukrainiens ont déclaré qu’ils examineraient les rapports de Human Rights Watch et d’autres organisations, selon lesquels les forces ukrainiennes ont utilisé de telles armes dans le cadre d’opérations visant à reprendre des territoires occupés par les forces russes.
Depuis la publication de son rapport en janvier dernier, Human Rights Watch a découvert des preuves supplémentaires de l’utilisation par l’Ukraine de ces armes frappant sans discernement au cours de l’année 2022.
« La promesse du gouvernement ukrainien d’enquêter sur l’utilisation apparente par son armée de mines antipersonnel interdites est une reconnaissance importante de son devoir de protection des civils, » a déclaré Steve Goose, Directeur de la division Armes à Human Rights Watch. « Une enquête rapide, transparente et approfondie pourrait avoir des effets bénéfiques considérables pour les Ukrainiens, aujourd’hui et pour les générations futures. »
Depuis le début de leur invasion à grande échelle de l’Ukraine le 24 février 2022, les forces russes ont utilisé au moins 13 types de mines antipersonnel dans de nombreuses régions de l’Ukraine, tuant et blessant des civils. Human Rights Watch a publié quatre rapports qui documentent l’utilisation par les forces russes de mines antipersonnel en Ukraine depuis 2022. La Russie, qui n’a pas adhéré au Traité sur l’interdiction des mines, viole le droit international humanitaire lorsqu’elle utilise des mines antipersonnel, puisqu’il s’agit d’armes qui, intrinsèquement, frappent de manière indiscriminée.
Le 31 janvier, Human Rights Watch a signalé de nombreux cas où les forces ukrainiennes ont tiré des roquettes transportant des milliers de mines antipersonnel PFM-1, également appelées mines « pétales » ou « papillons », dans des zones occupées par la Russie dans et autour de la ville d’Izioum, dans l’est de l’Ukraine, entre avril et septembre 2022. En s’appuyant sur des entretiens avec des victimes et des membres de leur famille, Human Rights Watch a constaté que ces mines avaient fait 11 victimes civiles, dont un décès et qu’elles étaient à l’origine de multiples amputations de la partie inférieure des jambes. Dans une déclaration publiée le jour de la publication du rapport, le gouvernement ukrainien s’est engagé à « soigneusement étudier » le contenu de ce rapport.
Les mines antipersonnel explosent en présence, à proximité ou au contact d’une personne et peuvent tuer ou blesser des individus longtemps après la fin d’un conflit armé. Les mines PFM sont de petites mines à effet de souffle en plastique qui, tirées dans une zone, atterrissent sur le sol et explosent lorsqu’une pression est exercée sur le corps de la mine, par exemple lorsque quelqu’un marche dessus, la manipule ou la déplace. Certaines mines PFM s’autodétruisent et explosent de manière aléatoire jusqu’à 40 heures après avoir été utilisées.
Depuis la publication de son rapport, Human Rights Watch a découvert d’autres preuves de l’utilisation par l’Ukraine de mines antipersonnel au cours de l’année 2022. Elle a fait part de ses conclusions, accompagnée de questions, au gouvernement ukrainien dans une lettre datée du 28 mai 2023, mais n’a pas reçu de réponse.
En mai 2023, une personne qui travaille dans une région de l’est de l’Ukraine dont le gouvernement ukrainien a repris le contrôle après le départ des forces russes, a mis en ligne des photos montrant plusieurs fragments de roquettes d’artillerie. Cette personne a indiqué que ces fragments avaient été récupérés sur des terres agricoles lors d’opérations de déminage. Après une inspection minutieuse des marquages sur ces restes, Human Rights Watch a identifié deux sections d’ogives 9N128K3 de roquettes 9M27K3 Ouragan de 220 mm, contenant chacune des « blocs » 9N223, ou paquets de mines antipersonnel à effet de souffle 9N212 PFM-1S disposés dans des cassettes. »
Pour lire la suite, merci de cliquer sur le lien suivant : Human Rights Watch