Un mois après avoir annoncé qu’elle retirera ses troupes du Mali, la France annonce qu’elle maintiendra son soutien aérien à ce pays
La France tient vraiment à la sécurité du Mali. En tout cas, après avoir annoncé le retrait de ces troupes dans cette partie du monde, Paris a pris une décision qui pourrait susciter un vif tollé à Bamako où les manifestations anti-françaises n’ont cessé de gagner du terrain depuis les lourdes sanctions infligées au Mali par la CEDEAO.
Du côté français, s’il est hors de question de revenir sur la décision de retirer les troupes présentes au Mali, on veut à tout prix garantir la sécurité de ce pays dont une partie du territoire est occupé par des groupes djihadistes depuis plus de 10 ans. Les troupes françaises au sol ne seront peut-être plus là. Mais, l’aide aérienne sera garantie.
C’est du moins ce que nous a appris le média américain US News. En effet, d’après cette source qui cite un haut gradé de l’armée française, Paris assurera le soutien aérien. « Nous allons continuer à aider par voie aérienne en formant des gens sur le terrain », a déclaré le général Laurent Michon, ajoutant qu’un soutien similaire serait offert aux soldats du Burkina Faso et du Niger, deux pays frontaliers du Mali.
Dans une interview accordée à RFI, Laurent Michon s’est prononcé sur la présence des mercenaires de Wagner. Sur ce, il dira : « ce n’est pas tellement, ni moi, ni les Français qui redoutons Wagner. Nous ne voulons rien avoir affaire avec eux, nous ne voulons pas de colocalisation etc. Nous savons ce dont ils sont capables de la façon dont ils combattent comme des mercenaires, je ne vous donne pas de détails sur les exactions etc. »
« Le désaveu existe »
Et de poursuivre : « je pense que c’est surtout les populations qui peuvent redouter l’extension de Wagner, quand on voit ce qui se passe dans différents pays, vous regardez partout où Wagner est intervenu, Syrie, Centrafrique, mais aussi Mozambique et Venezuela, je pense que ceux qui redoutent le plus un mercenaire qui vit sur le pays, qui vit de la guerre, c’est bien les populations, et on commence à le voir malheureusement ».
Sur le rejet de la présence française au Mali, il répond : « ce que je vois en tant que commandant de la force, c’est que là où nous sommes la population ne désavoue pas du tout Barkhane. Et à Gossi il y a deux jours comme à Gao et à Menaka et je sais que c’est la même chose, les populations auprès desquelles nous sommes sont plutôt tristes de nous voir partir. Le désaveu existe, néanmoins parfois dans certaines capitales où les gens connaissent moins ce que Barkhane fait sur le terrain, et puis surtout dans le monde des réseaux sociaux où certains qui habitent parfois très loin d’ici entretiennent un vrai sentiment contre l’action française. »