La France se dit ouverte à négocier avec les groupes armés présents au Mali. Une décision surprenante d’autant plus que Paris s’est toujours opposé à dialoguer avec ceux qui font régner la terreur dans cette partie du monde
Mais, à quoi joue la France au Sahel? Cette question se pose au moment où la France décide, contre toute attente, de négocier avec les groupes djihadistes présents au Sahel. C’est l’information relayée par plusieurs médias ces dernières heures dont le NorthAfrica.com.
En effet, d’après cette source qui cite un proche d’Emmanuel Macron, la France se dit prête à entamer un dialogue avec le groupe GSIM (Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans), organisation militaire et terroriste formée en mars 2017. D’après la source qui s’est exprimée sous couvert de l’anonymat, la volonté de la France de dialoguer avec ce groupe s’explique par le fait que le GSIM « est plus local et plus opportuniste que les autres ».
« Il y a les accords de paix et puis il y a les groupes terroristes »
Cette information pose un sérieux problème d’éthique car il y a tout juste un mois, lors d’un déplacement au Mali, Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, s’était opposé à toute négociation entre le nouveau gouvernement malien et les groupes armés qui opèrent dans le nord du pays.
Sur ce, les propos du chef de la diplomatie française étaient sans ambages : « Disons les choses très clairement : il y a les accords de paix […] et puis il y a les groupes terroristes qui n’ont pas signé les accords de paix […]. Les choses sont simples ». Ces propos étaient adressés à la junte militaire qui voulait entamer un dialogue national pour une sortie de crise au Mali.
Pourtant, un mois plus tard, la France change complètement de position et accepte désormais de prendre langue avec les groupes armés qui sèment la terreur dans le nord du pays où ils commettent régulièrement des exactions contre la population civile mais aussi contre des forces de l’ordre.
« Comment expliquer un tel retournement de veste »
Rappelons que l’hypothèse de négocier avec les groupes armés au Sahel avait été soulevée il y a plus d’une semaine par le général français François Lecointre lors d’une interview accordée à la Radio France Internationale et relayée par le média BusinessGhana. Toutefois, le général avait clairement indiqué qu’une telle décision ne peut être prise que par les politiques.
La question à se poser est désormais celle-ci : qu’est-ce qui explique ce retournement de veste de la part de la diplomatie française au Mali? Pour le moment, aucune réponse ne peut être fournie. Nous en saurons davantage dans les mois qui viennent.