Une décision arbitraire et lourde de conséquences qui devrait susciter craintes et inquiétudes chez tout défenseur de la Démocratie. En effet, le monde entier a appris ce samedi 8 janvier la triste nouvelle de la décision de Twitter (l’un des plus puissants réseaux sociaux au monde) de suspendre définitivement le compte officiel de Donald Trump dont le mandat à la tête des Etats-Unis prend fin à la fin de ce moins de janvier.
Donald Trump, l’un des plus actifs utilisateurs de ce réseau social, est banni de Twitter indéfiniment. La décision a été annoncée par le réseau social à travers un communiqué de la direction dans lequel on pouvait lire : « après avoir étudié de près les récents twittes du président Trump depuis son compte officiel et après avoir étudié le contexte dans lequel ces twittes sont publiés, nous avons suspendu ce compte de manière permanente en raison d’un risque d’une incitation à la violence ». La guillotine est actionnée et la tête de Trump est tombée.
Twitter n’a pas donné davantage de raisons l’ayant poussé à bannir le 45ème président des Etats-Unis de son réseau social. Cependant, il est évident que les incidents survenus ce 6 janvier à Washington où le Capitole a été pris d’assaut par des pro-Trump pour dénoncer une fraude électorale massive ayant fait perdre leur candidat à la présidentielle de novembre 2020 y sont pour quelque chose.
Il est intéressant de noter que depuis l’annonce de cette très périlleuse décision sans précédent, les réactions sur les réseaux sociaux ont été légion et mitigées. Certains s’en réjouissent, d’autres la condamnent. En tout cas, s’il y a un point sur lequel nous sommes presque tous d’accord, c’est que le président des Etats-Unis aurait pu être à la hauteur des événements et dénoncer avec la plus grande fermeté les agissements de quelques uns de ses sympathisants qui, depuis son investiture à la Maison Blanche, se sentant pousser des ailes, n’ont cessé de menacer et de harceler tout Américain ne partageant pas leur vision de l’Amérique ou ne cautionnant pas les dérives verbales de leur président.
En effet, les récents messages de Donald Trump sur Twitter accusant l’Etat profond américain de lui avoir arraché une seconde victoire présidentielle face à Joe Biden ont beaucoup participé à envenimer un climat délétère qui a fini par diviser le camp républicain entre celles et ceux qui le défendent bec et ongles et celles et ceux qui estiment que ses propos incendiaires et parfois sans fondement jettent de l’huile sur le feu et pourraient éventuellement conduire ce pays à une guerre civile.
Pourtant, on ignore souvent le fait que Trump ne soit pas un président parfait. Il a certes commis de nombreuses bévues dans sa gestion du pays comme l’avaient aussi fait en son temps d’autres chefs d’Etat américains tels que Barack Obama, George W. Bush ou encore Bill Clinton. Néanmoins, aucun de ces trois présidents cités n’a été aussi harcelé et diffamé que Trump en plein exercice de son mandat. Ce qui confirme que le 45ème président américain n’a jamais trouvé grâce aux yeux des médias qui, d’ailleurs (il faut oser le dire), ont tout fait pour le faire tomber alors que jusqu’à l’arrivée du Coronavirus, Trump pouvait se vanter d’avoir à son actif le meilleur bilan économique de ces vingt dernières années.
Il est évident que le péché capital de Trump a été de n’avoir pas été le candidat du système et toutes celles et tous ceux qui ont gardé un œil sur le fonctionnement de la politique américaine ces dernières années en savent quelque chose. Les institutions financières lui ont tourné le dos, les médias qui exigent de lui qu’il reconnaisse la victoire de Biden ne l’ont jamais reconnu comme président des Etats arguant qu’il a été élu grâce à Poutine et les superpuissants réseaux sociaux détenus par les richissimes GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) n’ont cessé de le délégitimer en censurant constamment (et parfois sans aucune raison valable) ses propos.
Trump, ennemi juré du Establishment qui avait misé sur Hillary Clinton, a donc payé très cher son accession à la Maison Blanche. Aucune erreur ne lui a été pardonnée (contrairement à ses prédécesseurs) et pire, une véritable campagne médiatique a été déclenchée contre lui pour le calomnier, tirer ses propos de leur contexte afin de le tuer politiquement. Ce que je viens de dire n’est pas une opinion. C’est un fait qu’aucun analyste politique de bonne foi ne démentirait.
Trump a donc été banni de Twitter trois jours après l’invasion du Capitole pour les agissements d’un groupuscule de fanatiques qui se revendiquent de son parti et qui ne lui ont jamais rendu service depuis son accession à la Maison Blanche alors que son administration a pourtant, à plusieurs reprises, pris ses distances avec ces groupes de néo-fascistes racialistes. Mais, étrangement, les explications de son administration n’ont jamais été prises au sérieux par les médias.
La messe est donc dite. A compter de ce 9 janvier 2020, aucun des 80 millions d’abonnés de Donald Trump sur Twitter ne pourra lire les commentaires du 45ème président des Etats-Unis sur l’actualité politique américaine qui, depuis son arrivée au pouvoir, tient en haleine le monde entier.
Mettez ceci dans vos têtes. Donald Trump a été clairement ce samedi la première victime d’une purge orchestrée par les redoutables GAFA, devenus si puissants et si intouchables qu’ils se permettent de s’ériger en une police de la pensée sans que personne ne puisse s’y opposer.
Désormais, chacune de nos opinions est susceptible de faire de nous des citoyens hors-la-loi dont le compte Twitter, Facebook ou YouTube doivent être retirés sans délai. Nous l’avons d’ailleurs vécu au tout début de la pandémie lorsque des centaines de comptes YouTube ou pages Facebook remettant en cause l’origine de la Covid-19 ou l’efficacité du vaccin ont sauté du jour au lendemain sans qu’aucune explication ne soit fournie à leurs administrateurs. Et c’est très grave.
La gravité de la suppression définitive du compte de Trump réside dans le fait que désormais même les hommes politiques à qui des millions de citoyens ont apporté leurs voix démocratiquement n’échappent plus à cette dictature de la pensée unique. Pour un simple message diffusé sur les réseaux sociaux, ils peuvent être muselés, humiliés, bannis et chassés comme des parias.
En France, on n’est pas encore arrivé à ce stade de folie. Toutefois, la loi AVIA, ressuscitée par l’Etat à la suite de l’assassinat abject de Samuel Paty, risque de nous plonger dans cet univers orwellien où chaque opinion qui ne plairait pas à nos dirigeants sera tout simplement supprimée et son auteur sanctionné avec la dernière énergie.
Le bannissement de Trump de Twitter annonce un avenir extrêmement incertain pour celles et ceux qui ont fait de la lutte pour la liberté d’expression leur cheval de bataille depuis plusieurs années. Nous sommes tous d’accord que les incitateurs à la haine et leurs sympathisants n’ont absolument rien à faire sur les réseaux sociaux, mais se servir du prétexte d’incitation à la haine afin de bannir toute opinion qui va à l’encontre d’une doxa bien-pensante nous mènera sans aucun doute tout droit vers une dictature stalinienne. Hélas, tout laisse à penser que nous y sommes déjà.
En bannissant Trump de Twitter sans qu’aucun juge ni autorité politique légitime ne puisse s’y opposer, les GAFA n’ont fait que nous exposer le monde qui nous attend. Tenez-vous prêts! Dans un futur proche, nos dirigeants ne seront plus nos chefs d’Etat ou maires ou députés…votés par des millions de citoyens, mais plutôt les GAFA à qui nos libertés les plus fondamentales seront confiées. Ils en feront ce qu’ils veulent et n’auront aucun compte à rendre à personne. Pire, celles et ceux qui oseront dénoncer cette dictature disparaîtront en une fraction de secondes de leur plateforme pour de bon.
Aujourd’hui, c’est Trump, demain, ce sera nous!
La Démocratie est morte et enterrée.