Une couverture de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel a suscité une vague de réactions un peu partout dans le monde. Sur sa page de couverture, l’on y voyait un Donald Trump brandissant un coup tâché de sang après avoir décapité la Statue de la Liberté
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a-t-il dérapé ? Sur sa page de couverture de son 6ème numéro du 4 février 2017, le média allemand a semé la polémique en affichant une image de Donald Trump égorgeur. Sur la page de couverture, l’on peut voir en effet une caricature du 45ème président américain tenant un couteau tâché de sang dans sa main gauche et la tête de la statue de la liberté dans la main droite.
Dans la caricature d’une rarissime violence, l’on pouvait en effet voir du sang qui coulait juste à quelques centimètres des pieds du nouveau président américain. Aussitôt mise en ligne, la couverture a immédiatement suscité une vague de réactions et de condamnations dans le monde entier.
« C’est la décapitation de la démocratie »
Mais, le caricaturiste ne cède pas. Il justifie son dessin. « C’est la décapitation de la démocratie, la décapitation d’un symbole sacré », s’est défendu Edel Rodriguez, le dessinateur. Il ajoute : « ces derniers jours, ce qui est associé aux décapitations, c’est Etat Islamique, donc il y’a une comparaison. Les deux côtés sont extrêmes. Je ne fais que les comparer ».
D’après Deutsche Welle, média allemand, la comparaison entre Donald Trump et Etat Islamique est pourtant bien accueilli par de nombreux américains. Deutsche Well cite un twitte du producteur de film, Morgan Spurlock, qui, réagissant à la caricature, a écrit : « au cas où quelqu’un n’aurait pas compris, c’est comme cela que le monde voit la nouvelle présidence ».
Toutefois, de nombreux médias ont fait part de leur indignation. C’est notamment le cas du média allemand N24. Le journaliste Clemens Wergin a dénoncé une injustice faite au journalisme. Selon lui, la couverture confirme les préjugés des gens pour qui « beaucoup de journalistes préfèrent promouvoir leur propre point de vue plutôt que de traiter objectivement ce qui se passe dans le monde ».
« Une couverture qui joue sur les vies des victimes d’une façon très dégoûtante »
S’exprimant sur ce sujet, Alexander Graf Lambsdorff, vice-président du Parlement européen et membre du parti des Démocrates Libres allemand a déclaré que la couverture en dit plus sur les journalistes de Der Spiegel que sur Donald Trump. Pour lui, la couverture « joue sur les vies des victimes d’une façon très dégoûtante ».
Il est important de rappeler que de nombreux médias ont caricaturé le nouveau président américain depuis son investiture le 20 janvier dernier. Donald Trump fait parler de lui à travers des ordres exécutifs largement décriés. Après le retrait des Etats-Unis du TPP et de la fin du financement des ONG internationales pro-avortement, il est allé très loin cette semaine interdisant l’entrée de citoyens de sept pays musulmans sur le territoire américain.