Donald Trump a juré ce jeudi 02 Février 2017 qu’il détruira le « Johnson Amendment », introduit par le président Lyndon Johnson en 1954 et qui interdisait aux églises de financer directement ou indirectement des campagnes politiques
Donald Trump en guerre contre le « Johnson Amendment ». Tout a commencé ce jeudi lorsque le Président américain a annoncé dans une audience composée en majorité de dirigeants religieux qu’il « détruira » l’ « Amendement Johnson », introduit en 1954 par l’ex président américain Lyndon Johnson.
L’objectif de cet amendement était, d’après le New York Times, un moyen pour Lyndon Johnson de matraquer ses opposants qui faisaient campagne contre lui et qui l’accusaient d’être un communiste. Ces opposants bénéficiaient en effet de financements d’organisations à but non lucratif, dont l’Eglise.
« Je permettrai aux représentants de la foi de s’exprimer librement »
Dans son discours, les propos de Trump sont sans ambages. « Je m’en débarrasserai et je détruirai totalement l’Amendement Johnson et je permettrai aux représentants de la foi de s’exprimer librement et sans crainte de retour du bâton. Je ferai cela », a martelé le nouveau président américain.
D’après Washington Post, Donald Trump tient à respecter une promesse faite lors de sa campagne présidentielle et pour laquelle il a été vivement acclamé par les Chrétiens évangéliques qui avaient soutenu sa candidature, dont Jerry Falwell, président de Liberty University. Parlant de l’ « Amendement Johnson », Falwell dénonce une loi qui réduit la liberté d’expression et qui n’aurait jamais dû passer.
Mais déjà, les opposants haussent le ton. D’après David Herzig, professeur spécialisé en droit fiscal, en annulant l’ « Amendement Johnson », Donald Trump risque de transformer les églises en « Super Pac », c’est-à-dire ces comités d’action parlementaire qui financent les candidats à plusieurs centaines de millions de dollars.
« L’Amendement Johnson peut déclencher une nouvelle vague d’argent sale »
Pour Larry T. Decker, président de la Coalition Laïque pour l’Amérique, l’annulation de l’ « Amendement Johnson » peut favoriser l’introduction de l’argent sale dans le système politique américain ». « Annuler l’Amendement Johnson peut déclencher une nouvelle vague d’argent sale dans le système politique américain », prévient-il.
Il convient de préciser que sous l’ « Amendement Johnson », les entités exonérées de taxes telles que les églises et les associations caritatives ne peuvent pas participer directement ou indirectement dans le financement d’une campagne politique. Les pasteurs sont interdits de soutenir ou de s’opposer aux candidats depuis leurs chaires. En n’obéissant pas à la règle, ils risquent de perdre de leur statut d’exonération d’impôts.