L’historien et penseur tunisien Mohamed Talbi, un « intellectuel libre » qui a combattu durant des décennies l’obscurantisme religieux, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 95 ans, a annoncé le ministère de la Culture. Né en 1921 à Tunis, agrégé d’arabe et docteur en histoire de l’université de Paris-La Sorbonne, Talbi était l’un des « fondateurs de l’université tunisienne moderne », souligne dans un communiqué ce ministère. Premier doyen de la Faculté des Lettres de Tunis, ce « grand intellectuel » de la Tunisie indépendante est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages et de centaines d’articles, essentiellement en arabe et en français, qui lui ont valu nombre de distinctions. Dans une déclaration transmise ultérieurement à l’AFP, le président Béji Caïd Essebsi a exprimé sa « profonde tristesse », saluant un « intellectuel libre » et un « réformiste audacieux ». Mohamed Talbi était « un militant national qui a toujours lutté pour la liberté et l’humanité », a-t-il dit.