Emmanuel Macron est à quelques mois de finir son premier quinquennat. Cependant, entre le premier et le second auquel il aspire tant, il y a un événement majeur qui l’attend : une présidentielle capitale pour lui dont la date est tout proche, le premier tour étant fixé le 10 avril 2022.
D’ici là, tout peut arriver. Le président qui a reçu un coup dur lors des dernières élections régionales et qui a été très affecté par la gestion de la crise sanitaire peut retomber sur ses pattes. Car, jusqu’ici, le seul parti qui lui faisait de l’ombre (RN) a, lui-aussi, essuyé un revers cuisant lors des régionales.
Politiquement parlant, Emmanuel Macron a toutes les chances de rebondir et cette chance, il la doit au paysage politique actuel. Le Parti Socialiste est dans l’agonie et n’a même pas encore trouvé un candidat pour 2022, Les Républicains, malgré leur belle victoire aux régionales, ne sont pas encore sortis d’une crise qui fragilise leur formation depuis la claque reçue lors des Européennes 2019 et la France Insoumise (qui n’a pas encore dit son dernier mot) fait l’objet d’une violente diabolisation de la part les médias de masse qui l’accusent de complicité avec l’islamisme politique.
Les chances que Macron revienne aux manettes sont donc là. Mais, un facteur risque de tout foutre en l’air : la vaccination. En effet, ce 12 juillet, le président français a annoncé une série de mesures pour freiner la propagation rapide du virus. Parmi elles : la vaccination obligatoire pour les soignants et le Pass Sanitaire pour les lieux accueillant un grand public (bars, restaurants, salles de ciné…).
Depuis cette allocution suivie par plus de 22 millions de téléspectateurs, la vaccination a connu une hausse spectaculaire. Des millions de Français ont ainsi pris d’assaut le site Doctolib pour prendre rendez-vous et rien que dans la journée de mardi, plus de 700 000 personnes ont pu se faire vacciner, un record.
Macron peut se frotter les mains car son objectif est en train de se réaliser. Toutefois, s’il pense avoir remporté le match qui l’oppose aux anti-vaccins, il se trompe lourdement. Car, ces dernières heures, une série de mesures que son gouvernement envisage de mettre en place risque de se retourner carrément contre lui.
En effet, il a été révélé par la presse qu’un projet de loi est en cours pour infliger une amende de 45 000 euros assortie d’une peine d’1 an de prison aux entreprises et commerces qui refuseraient de contrôler le Pass Sanitaire. Et ce n’est pas tout. L’Exécutif envisage un isolement de 10 jours pour toute personne testée positive au Covid-19.
Là, il est clair que le pays glisse lentement vers une dictature qui ne dit pas son nom. Car, imposer des mesures restrictives pour mettre fin à la propagation du virus, aussi important soit-il, ne devrait en aucun cas servir de prétexte pour que l’Etat fracture le pays en deux (une France où les vaccinés jouissent de tous les privilèges que leur apporte le seul fait d’être immunisés contre une France des parias, honnis et exclus de tout lieu public, pour avoir tout simplement refusé de prendre un vaccin dont les effets secondaires continuent encore à détruire des vies).
En tout cas, une vague de révolte est déjà là. Et cette vague, qui jaillit à quelques mois d’une présidentielle capitale pour le système, pourrait emporter Emmanuel Macron et ses chances de briguer un second mandat. En effet, ce mercredi 14 juillet, des milliers de Français anti-vax (à qui les médias collent injustement l’étiquette de « complotistes ») ont arpenté les rues de la France pour dénoncer des mesures totalitaires. Et ce serait un danger de les prendre pour des inutiles, car dans cette France en colère, figurent des soignants, des restaurateurs, des gens du spectacle, des intellectuels…
Emmanuel Macron a intérêt à lâcher du lest dans sa politique vaccinale devenue extrêmement violente ces dernières heures. Si personne ne remet en cause l’importance de mettre en place des dispositifs sanitaires afin de sortir définitivement de cette crise qui a complètement changé nos vies, le caractère obligatoire des mesures assorti de sanctions pénales ou financières n’est en aucun cas une solution face à la colère du peuple qui gronde.
Disons ceci. Les Français qui ont perdu une grande partie de leurs libertés individuelles ont le sentiment qu’une élite politique totalement déconnectée des réalités du pays profite de la pandémie pour les transformer en de simples sujets corvéables à souhait et dont la seule vocation, en tant que citoyens, doit être d’obéir au doigt et à l’œil à tous les ordres qui leur viennent d’en haut.
Le peuple est à bout et ces mesures scélérates prises dans un contexte particulier ne feront qu’attiser la colère qu’il ressent envers ses dirigeants. Si Macron et son entourage n’ont pas encore pris ce facteur en compte, c’est qu’ils n’ont absolument rien compris. Et la moindre étincelle suffira pour embraser le pays comme ce fut le cas en 2018 avec les Gilets Jaunes.
Edito écrit par Cheikh DIENG, auteur du livre : « Covid-19 : le monde d’après sera une dictature ». Pour acheter ce livre, merci de cliquer sur les liens suivants : Covid-19, Covid-19