On l’avait pris pour le clown de cette présidentielle. Il a fini par devenir un héros. La victoire écrasante de Donald Trump, candidat républicain à la Maison Blanche, devra servir d’exemple pour les générations à venir dans un pays où les médias sont si puissants qu’ils se sont substitués à Dieu.
Il y a juste une semaine, très peu de personnes (dont moi) avaient pu prédire un tel résultat. Donald Trump a été traîné dans la boue par des médias qui ont pris leur position dès le début, en décidant d’apporter ouvertement et sans gêne leur soutien à une candidate du sérail. Une femme qui a été Première Dame, Secrétaire d’Etat et qui avait certainement pensé que la victoire allait lui être servie sur un plateau d’argent. Non, Hillary Clinton n’avait rien vu venir.
Dans cette petite et humble analyse, je compte attirer l’attention de l’opinion publique sur la guerre que les médias avait lancée à Trump pendant tout au long de sa campagne. Et quand je parle de médias, je parle évidemment des médias mainstream qui influencent tout électeur (américain ou étranger) lors des grands moments tels que celui de ce 8 novembre.
Le 24 septembre 2016, le New York Times avait déjà tenté de tuer le suspense, en apportant un soutien de taille à Hillary Clinton. Sans compter les personnalités politiques clé qui se sont affichées en faveur d’Hillary Clinton. Parmi elles : Barack Obama, Bill Clinton, Jimmy Carter, Al Gore pour n’en citer que celles-là et dont les ralliements au camp de l’ex première dame ont été très médiatisés.
Donald Trump, pour sa part, a été très vite jeté dans la boue et les médias n’ont jamais lâché le morceau pour le pousser à la démission. Leur but était clair et précis : mettre à sa place un homme qui accepterait la volonté de l’establishment : faire patte blanche et laisser Hillary s’installer tranquillement à la Maison Blanche.
Mais, Trump n’a jamais voulu jeter son épingle du jeu, convaincu qu’il était de pouvoir faire l’histoire. Et il n’avait pas tort. Trump a été accusé à tort ou à raison de discrimination contre la communauté noire-américaine lorsqu’il était agent immobilier à New York dans les années 1970. Il a aussi été accusé de sympathiser avec le KKK. Le but était de le séparer de l’électorat noir prêt à voter pour lui.
En août dernier, les médias jettent une bombe en pleine campagne présidentielle en accusant Paul Manafort, directeur de campagne de Donald Trump, d’avoir tissé des liens très étroits avec des hommes d’affaires ukrainiens proches de Vladimir Poutine. Manafort avait immédiatement démissionné. Jusqu’au moment où j’écris ces lignes, aucune preuve d’un quelconque lien entre Trump et Poutine n’a été prouvée.
Pis, ces mêmes accusations ont été reprises en boucle par une bonne partie de la presse internationale qui, elle-aussi, a tenté de faciliter la tâche à Hillary en crachant sur le visage de Trump sans aucun argument probant. Quelle honte et quel désastre ! Mais, Donald Trump n’a jamais rien cédé. Il est resté accroché à ses convictions, à son slogan de redorer le blason de l’Amérique affaiblie par Georges Bush et Barack Obama.
Le premier (Bush), à travers des guerres insensées au Moyen-Orient et en Afghanistan, a mis à genou l’économie américaine, en ne dépensant que dans l’armement. Le second (Obama) nous a été présenté comme le président de la diversité, celui qui incarnait une Amérique où tous les citoyens avaient leur chance, quelle que soit leur couleur de peau. Le pire avec Obama, c’est qu’il a été nommé à un poste pour lequel il ne s’était jamais préparé. Cela a été remarqué dans ses tergiversations, dans ses tâtonnements et mensonges.
Mais, ce qui a retenu mon attention a été la maturité du peuple américain qui a fait preuve, une nouvelle fois, d’une intelligence inouïe. Malgré toute cette campagne médiatique très défavorable à Trump, les nombreux partisans du milliardaire ont su garder leur sang-froid. Ils se sont éloignés de toute réaction violente. Ils ont su que dans les urnes, leur victoire serait incontestable. Ce mardi soir, ils ont donné du fil à retordre à un parti démocrate dirigé par une dame dont la responsabilité sur la chute de Kadhafi est un secret de polichinelle.
En voulant diaboliser Trump en le traitant comme un moins-que-rien, les médias sont en effet tombés dans leur propre piège. Ils ont fini par le transformer en héro et rassembler autour de lui tous les votes « indécis ». Si Trump a remporté les élections de ce mardi 8 novembre, c’est qu’il a su frapper dans ses « swing states » qui peuvent tantôt basculer à gauche ou à droite (entendez par là démocrate ou républicain).
Reste à voir quel traitement sera réservé à Donald Trump dans les jours, voire les mois à venir. Les médias auront-ils le courage de le laisser dérouler sa politique intérieure et extérieure et sortir l’Amérique du Nord des ornières comme il l’a promis ? Je ne pense pas qu’ils lui faciliteront la tâche. Les galères de Trump ne font en effet que commencer.
Edito signé Cheikh Tidiane DIENG
Rédacteur en chef du site d’information www.lecourrier-du-soir.com
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