Un spectacle digne d’un film de Hollywood. Ce 6 janvier, l’Amérique a, une nouvelle fois, été sur la sellette après les violents incidents notés à Washington où des centaines de militants pro-Trump ont pris d’assaut le Capitole en pleine séance de certification de Joe Biden en tant que 45ème président des Etats-Unis après sa « victoire » à la présidentielle américaine arrachée dans des circonstances extrêmement floues.
Pour celles et ceux qui ont suivi de près la politique américaine ces dernières années, les incidents de ce mercredi n’ont pas été une grande surprise. On s’y attendait. D’ailleurs, il y a moins d’une semaine, un groupe de sénateurs républicains, dirigés par Ted Cruz, a publié un communiqué annonçant ouvertement qu’ils refuseront de certifier la victoire de Joe Biden, tant les conditions ayant permis son élection ont été douteuses.
Joe Biden a donc été proclamé président des Etats-Unis par les médias plusieurs jours après les élections du 3 novembre qui ont été sans doute l’une des plus controversées de l’Histoire des Etats-Unis en raison notamment d’une série de fraudes ayant clairement entaché la fiabilité du scrutin.
Ceci dit, cautionner le déferlement sauvage et très violent de centaines de pro-Trump dans le bâtiment du Capitole portant des insignes et des tatouages qui rappellent les heures les plus sombres de l’Histoire de l’Humanité est une erreur d’une gravité extrême que j’éviterai à tout prix de commettre. Rien ne justifie cette réaction hystérique, barbare, voire « anti-démocratique », selon certains.
Cependant, refuser de reconnaître à ces milliers de sympathisants de Trump leur droit de s’opposer frontalement à cette parodie d’élection relève également d’une malhonnêteté intellectuelle qui devrait éliminer du débat politique tout analyste, qu’il soit journaliste, politologue ou chercheur.
En effet, depuis plusieurs heures, la couverture médiatique très biaisée de cet incident nous indique clairement qu’il y a deux Amériques imposées par les médias : celle du bien (qui a soutenu ouvertement Biden tout en traitant de nazis et de racistes tous ceux qui ont osé remettre en cause la victoire du candidat démocrate) et celle du mal avec en tête de cortège le président Trump et ses inconditionnels fascistes qui représenteraient une sérieuse menace à la « Démocratie ».
Vous aurez certainement remarqué que le terme « Démocratie » a été utilisé des milliers de fois ces dernières heures pour dénigrer un homme dont la victoire a pourtant toujours été remise en question par les mêmes médias qui exigent de lui qu’il reconnaisse la victoire de Joe Biden. En effet, il n’a échappé à aucun observateur politique que depuis l’élection de Trump en 2016 face à Hillary Clinton, il y a eu un véritable coup d’Etat médiatique pour le faire tomber.
Tous les coups contre Trump étaient permis et tous les prétextes étaient utilisés pour y arriver. D’ailleurs, je dois faire remarquer que dès les premières heures de l’annonce de sa victoire, une grosse Fake News baptisée « RussiaGate » a été déclenchée par tous les médias anti-Trump dont le but final était de manipuler des millions de citoyens américains en leur faisant croire que si Trump avait réussi à accéder à la Maison Blanche, c’est grâce à la Russie de Poutine.
C’était pourtant totalement faux car entre 2016 et 2018, une enquête sur une probable ingérence russe ouverte et confiée à Robert Mueller, procureur général, a permis de démentir ce gros mensonge. Pour vous donner une idée de l’ampleur de la guerre qui a été déclarée à Trump, je souligne que l’enquête de Mueller a duré 675 jours et a coûté aux contribuables américains 25 millions de dollars. 2 800 personnes se sont présentées devant un juge, 500 témoins ont été entendus par la Justice et 500 mandats d’arrêt émis contre des personnalités proches de Trump. D’ailleurs, au milieu de l’enquête, Trump dénonçait ouvertement une chasse à l’homme et il avait besoin.
Néanmoins, contre toute attente, le vendredi 22 mars 2019, Robert Mueller rend son rapport au ministre de la justice américaine, Willima Barr. Les conclusions du rapport étaient un coup de massue assénée à la presse démocrate : il n’y a eu aucune collusion entre Trump et la Russie.
Pourtant, en dépit de ce verdict qui a eu un retentissement mondial, les médias n’ont jamais reconnu la légitimité de 45ème président américain, allant jusqu’à le qualifier de « Russian Asset », c’est-à-dire un agent totalement soumis à Poutine parce que celui-ci a justement contribué à son accession à la Maison Blanche.
Quatre ans plus tard, c’est assez étrange de voir les médias voler, à l’unisson, au secours de la « Démocratie » alors qu’ils ont été les premiers à bafouer les règles démocratiques en armant ostensiblement et idéologiquement une grande partie de la jeunesse américaine à qui on a inculqué l’idée qu’il fallait à tour prix détester le vieil homme installé au Bureau Ovale.
Le deux poids deux mesures des médias est d’autant plus troublant que juste après la défaite cuisante de Hillary Clinton, lorsque des milliers d’Antifas, en colère, avaient pris d’assaut les rues des Etats-Unis pour contester, avec une violence inouïe, la victoire de Trump, ils ont eu droit à une salve d’applaudissements de tous les médias anti-Trump.
Les insultes et menaces de mort que ces jeunes proféraient à l’endroit de Trump et de ses sympathisants ne suscitait à l’époque aucune indignation de la part des médias car dans leur tête, lorsque le camp du bien se soulève au nom de la « Démocratie » contre le camp du mal, tout est permis et rien n’est interdit
Aujourd’hui, ironiquement, la tendance s’est renversée et les médias ont opéré un véritable coup d’Etat médiatique pour imposer un candidat de troisième âgé dont le fils Hunter Biden est impliqué dans une gravissime affaire de corruption qui, étrangement, n’a jamais fait la une des journaux.
En effet, peu après les élections, les médias ont proclamé vainqueur leur candidat Joe Biden dans la plus grande précipitation et ne s’en arrêtent pas là. Désormais, ils censurent et privent de parole à quiconque remettant en question une victoire qui, je répète, a été arrachée (non pas à la Pyrrhus) mais dans un flou total.
Que les choses soient claires. Je ne suis pas un pro-Trump et cela m’est complètement égal qu’il gagne ou qu’il perde. D’ailleurs, je reconnais que c’est un président très limité en politique étrangère. Mais, il y a une réalité qui ne doit pas passer inaperçue : les règles démocratiques (aujourd’hui tant chères aux médias) ont été délibérément bafouées pendant quatre ans pour détruire un homme dont la politique intérieure a été jugée très satisfaisante jusqu’à l’arrivée de la pandémie qui a porté un coup dur à l’économie américaine.
Les scènes de violence auxquelles nous avons eu droit ce 6 janvier et qui ont fait le tour du monde ont eu lieu non pas parce que les pro-Trump qui ont envahi le Capitole sont des « méchants voyous racialistes » qui n’en ont cure de la « Démocratie », mais parce qu’ils ont le sentiment qu’on leur a volé une victoire électorale, de la même manière que, durant tout le mandat du 45ème président américain, la presse libérale démocrate n’a jamais reconnu Trump comme président des USA arguant qu’il a gagné grâce au soutien russe.
Les incidents d’hier ont eu le mérite de nous prouver qu’il y a non seulement deux Amériques qui se regardent désormais en chien de faïence mais qu’il y a aussi deux conceptions de la « Démocratie » : celle du peuple à qui on prive de tout, y compris ses droits les plus élémentaires et celle des médias à qui on autorise tout, y compris ses manœuvres les plus anti-démocratiques.