La famille de Lamine Dieng, franco-sénégalais mort en 2007 à l’âge de 25 ans dans un fourgon de police, touchera 145 000 euros de l’Etat français après la conclusion d’un accord à l’amiable entre les deux parties
Affaire close. L’Etat français et la famille de Lamine Dieng, franco-sénégalais mort en 2007 dans un fourgon de police, ont finalement trouvé un accord à l’amiable dans une affaire très médiatisée et qui a refait surface au moment où les violences policières font débat en France.
En effet, selon plusieurs sources proches du dossier, notamment Le Monde, l’Etat français a accepté de verser 145 000 euros à la famille de la victime afin que celle-ci « renonce à toute autre prétention à l’encontre de la France à propos des faits à l’origine de cette requête », comme l’a expliqué une note de la Cour Européenne des Droits de l’Homme citée par le journal français.
Immédiatement après l’annonce de cet accord, la famille du défunt a réagi dans un communiqué publié sur Facebook et lu par Lecourrier-du-soir.com. « Nous avons vécu treize années de combat contre le déni de justice, face à une institution qui nous a systématiquement refusé un procès pour les responsables de la mort de notre fils, frère, oncle », rapporte la famille.
« Macron a préféré reprendre le langage de l’extrême-droite »
Et d’ajouter : » depuis treize ans, notre famille se bat pour obtenir la vérité, la justice et la paix pour Lamine. D’interminables années de procédures face à une machine judiciaire qui persistait à considérer ce crime comme un non-lieu. D’année en année, des magistrats nous ont dit que la mort d’un jeune homme noir sous les coups des policiers est un non-événement ».
Dans le communiqué, la famille s’est attaquée violemment à Emmanuel Macron. « Le chef de l’Etat a préféré insulter et dénigrer les dizaines de milliers de Français qui se rassemblent dans tout le pays pour manifester contre le racisme et réclamer la vérité et la justice, en les considérant ouvertement comme des ennemis intérieurs menaçant la République. Plutôt que nous entendre, le « gardien de la Constitution » a préféré reprendre le langage de l’extrême-droite et nous coller une cible sur le dos pour désigner aux forces de l’ordre ».
« L’Etat français tente de calmer les tensions »
Rappelons que Lamine Dieng est décédé en 2007 dans un fourgon de police dans des conditions extrêmement floues, assez semblables d’ailleurs à celles d’Adama Traoré, décédé en 2016 lors d’une interpellation policière qui a mal tourné. L’accord à l’amiable conclu avec la famille Dieng entre certainement dans une logiquement d’apaisement.
En effet, les nombreuses manifestations qui secouent l’Amérique et le reste du monde contre les violences policières risquent sérieusement de fragiliser le gouvernement français déjà très affaibli par la crise sanitaire et les récentes crises sociales qui ont secoué le pouvoir. D’ailleurs, il a été récemment révélé que Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a tenté de se réunir avec la famille Traoré ces derniers jours, mais celle-ci a décliné l’invitation de la Garde des Sceaux.