Dans une interview accordée à la presse russe dimanche, Vladimir Poutine, président de la Russie, a clairement prévenu l’Occident que s’il livre des missiles longue portée à l’Ukraine, il détruira d’autres cibles
Sommes-nous au bord de la 3ème Guerre Mondiale? Allez savoir! En tout cas, plus de deux mois après la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine, les nerfs restent très tendus. Si jusqu’ici, l’Occident écarte toute intervention militaire, du côté de Moscou, les livraisons d’armes lourdes à l’Ukraine suscitent inquiétude et font réagir Vladimir Poutine.
En effet, dans une interview accordée à la presse russe ce dimanche 5 juin, le président russe a mis en garde l’Occident contre un éventuel déploiement de missiles longue portée sur le territoire ukrainien. L’homme fort du Kremlin prévient qu’il n’hésitera pas à frapper s’il le faut.
« Si des roquettes sont fournies à l’Ukraine, nous frapperons d’autres cibles »
« Si des roquettes sont fournies à l’Ukraine, nous en tirerons toutes les conséquences et déploierons les armes dont nous disposons pour frapper des cibles pour l’instant épargnées », a-t-il déclaré face aux journalistes russes. Pour le président russe, les livraisons d’armes à l’Ukraine visent uniquement à prolonger la guerre.
« A mon avis, tout ce bruit concernant les livraisons supplémentaires d’armes poursuit l’objectif de prolonger le conflit le plus longtemps possible », dénonce Vladimir Poutine. Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que la Russie de Poutine défie ouvertement l’Occident.
En effet, en mai dernier, dans une interview relayée par l’agence de presse Tass, Anatoly Antonov, ambassadeur russe aux Etats-Unis, avait été très clair : « nous sommes fermement et clairement confiants, en tout cas les diplomates russes qui travaillent ici, qu’il n’y aura jamais de capitulation”, a-t-il déclaré. Et d’ajouter : “nous sommes confiants que tous les objectifs fixés par le chef suprême des forces armées seront totalement atteints. Nous ne renoncerons jamais et nous ne reculerons jamais”.
Et en mai dernier, ce fut au tour de Serguei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères de s’en prendre à l’Occident. « Il est évident que les tentatives collectives de l’Occident de bloquer le cours naturel de l’histoire, de résoudre les problèmes aux dépens des autres sont vouées à l’échec. Le monde d’aujourd’hui est constitué de différents pôles de décision. Il est multipolaire”, disait-il.
Et de poursuivre : « nous voyons le dynamisme avec lequel se développent les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine. Chacun a une liberté de choix, y compris des moyens de développement et de participation aux projets d’intégration. Notre opération militaire spéciale en Ukraine participe aussi de ce processus de libération du monde de l’oppression néocoloniale occidentale, mélangée de racisme et de complexe d’exceptionnalité”.