Chose promise, chose due. Le poète et dramaturge nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature 1986, avait juré qu’il quitterait les États-Unis si Donald Trump était élu. Dès l’annonce de la victoire du candidat républicain, en novembre dernier, l’écrivain a donc rendu sa précieuse «carte verte» américaine. Un permis de résidence qui lui avait permis, pendant près de 20 ans, de travailler aux États-Unis, où il était attaché au département des Affaires afro-américaines de l’université de New-York. Selon RFI, Wole Soyinka compte désormais s’installer en Afrique du Sud. L’université de Johannesburg lui offre un poste de professeur. Parmi ses nouveaux thèmes de réflexion figure notamment un débat sur «la décolonisation et l’africanisation du savoir dans le système éducatif sud-africain». Un beau sujet pour celui qui, depuis toujours, milite en faveur de l’émancipation définitive des peuples d’Afrique, la consolidation des systèmes démocratiques et l’instauration d’une justice fiable dans son pays d’origine. Mais sa réflexion philosophique et politique, matérialisée dans des textes d’une rare puissance lyrique, s’excerce bien au-delà du continent africain. Depuis la victoire du milliardaire américain, Wole Soyinka ne cesse d‘alerter l’opinion publique sur le danger qu’il représentait.